Aux origines du Nouveau Monde
Dans son neuvième roman, Un don, Toni Morrison nous entraîne dans l’Amérique du XVIIe siècle, aux origines du racisme, avant l’instauration de la ségrégation. Dans cette oligarchie naissante, serviteurs et esclaves multiraciaux font tourner la propriété de Jakob Vaark. Surtout les femmes : Lina l’Indienne, Sorrow la métisse, et Florens, une jeune Noire que Vaark a récupérée en compensation d’un retard de paiement d’un négociant portugais.
Un don retrace le destin de cette femme, hantée par l’abandon de sa mère et meurtrie par la trahison de son amant. Ayant appris à lire et à écrire, elle grave son récit sur les murs de la somptueuse bâtisse que Vaark s’est fait construire avant de mourir. Sous les coups de marteaux de cette Ève africaine-américaine, la maison de Vaark devient une métaphore, celle de l’Amérique dont les péchés originels – esclavage et massacres d’Indiens – sont représentés, sur le portail en fer forgé, par deux serpents sculptés qui s’enlacent.
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