La SMB en route pour l’Ouest

La Société multinationale de bitumes (SMB) multiplie par quatre ses fonds propres et compte augmenter sa production de 60 % pour desservir les marchés de la sous-région.

Publié le 17 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Le 12 juin 2009, le conseil d’administration de Société multinationale de bitumes (SMB), réuni en assemblée générale extraordinaire, a fait passer son capital de 1,012 milliard à 4 milliards de F CFA (6 millions d’euros) par incorporation de bénéfices. « Notre chiffre d’affaires n’a cessé d’augmenter [NDLR : 130 milliards de F CFA de chiffre d’affaires en 2008 pour un résultat net de 1,05 milliard] ces dernières années. Les banques commençaient à rechigner à financer nos achats de matières premières vu la faiblesse de nos fonds propres. Cette opération doit également nous permettre de mettre en œuvre notre programme de développement », explique Thomas Camara, directeur général de l’entreprise publique, détenue à 72 % par la Société ivoirienne de raffinage (SIR) et à 28 % par des opérateurs privés, dont la Caisse d’épargne. Lancée par le président Félix Houphouët-Boigny en 1976, la SMB se positionne sur le marché des sous-produits pétroliers. Elle achète du pétrole brut à forte teneur en bitume et le raffine. Une partie des produits obtenus (essence, kérosène, gasoil) est alors cédée à la SIR. Ce qui reste, de 35 % à 60 % de bitume, est vendu en Afrique de l’Ouest aux filiales de trading de groupes comme Total, Shell ou encore Staroil. Il sert essentiellement à la construction routière.

La SMB, avec 160 000 tonnes produites, couvre 40 % de ce marché estimé annuellement à 400 000 tonnes. Hormis deux petites unités de transformation au Nigeria et en Angola, l’essentiel des besoins est importé d’Afrique du Sud, d’Europe, d’Iran et d’Amérique latine. « Notre activité et nos marges vont connaître une légère baisse cette année en raison de la crise. Mais la demande ne va cesser de croître dans les années à venir avec l’extension du réseau routier en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Nous avons donc une formidable carte à jouer. On souhaite rapidement augmenter notre production de 60 % », indique Thomas Camara. À la demande de la société, le cabinet d’ingénierie européen Jacobs réalise actuellement une étude de mise à niveau des équipements existants. Une fois achevée, la SMB passera les appels d’offres. À 48 ans, cet ingénieur, diplômé des grandes écoles de Yamoussoukro et de l’École nationale des arts et métiers en France, compte bien faire jouer la concurrence pour développer ses activités.

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De leur côté, les actionnaires devraient en récolter les fruits. Le titre de la SMB, coté à la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan (BRVM), s’échange actuellement à 56 000 F CFA, contre 9 000 F CFA une décennie plus tôt.

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