Le littoral sfaxien retrouvé

Publié le 16 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Depuis plus de trente ans, Sfax l’industrielle ne profitait plus de son littoral, pris d’assaut par des activités chimiques et polluantes. Aujourd’hui, les habitants de la deuxième ville du pays sont sur le point de se réapproprier leurs côtes, grâce à l’ambitieux projet Taparura, un programme alliant dépollution et aménagement urbain. Dans les cartons présidentiels depuis 1992, le chantier de Taparura a été lancé en avril 2006, sous la houlette de la Société d’études et d’aménagement des côtes nord de la ville de Sfax (SEACNVS), pour un montant global de 141,4 millions de DT (plus de 75,3 millions d’euros).

Sur la côte nord, la première phase du projet vient juste de s’achever. Un vaste programme qui s’étend sur 6 km, du port de commerce de Sfax jusqu’au théâtre estival de Sidi Mansour, pour l’assainissement de la côte et la création d’une nouvelle zone urbaine.

la suite après cette publicité

Six kilomètres de plages réhabilités

À l’issue d’importantes études topographiques, géologiques et d’impact sur le milieu marin et les activités de pêche, bulldozers, pelles hydrauliques, remorqueurs et camions se sont activés des mois durant. Excavation sous-marine, dragage de sable, drainage, pompage, remblaiement… en charge des travaux, les belges Jan de Nul et Envisan, alliés au tunisien Somatra-GET, n’ont pas chômé. Résultat : plusieurs millions de mètres cubes de déchets de phosphogypse confinés, près de 420 hectares de terrain gagnés sur la mer, grâce à 7 millions de m3 de sable, et 6 km de plages réhabilités.

De quoi faire presque oublier le douloureux héritage de l’usine de traitement de phosphates, la NPK, qui a déversé ses déchets en mer pendant trente ans, jusqu’à sa fermeture, en 1991. Sans compter les autres usines de la zone industrielle de La Poudrière. En 2011, se sera au tour de la Société industrielle d’acide phosphorique et d’engrais (Siape) de fermer, afin de permettre la valorisation de la côte sud de Sfax. La décision a été prise le 8 avril 2008 par le président Ben Ali.

Ce chantier qui vient de s’achever n’est donc qu’un prélude à l’aménagement et à l’équipement de cette vaste zone littorale. « On est à la mi-temps, sourit Riadh Hentati, le PDG de la SEACNVS. Nous voulons mettre en place une nouvelle ville, soucieuse de développement durable. » D’ici là, les Sfaxiens pourront enfin profiter de leurs plages, où la baignade était interdite depuis 1978. 

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires