Partenariat tuniso-nippon dans les oasis

La deuxième phase d’un vaste projet d’économie d’eau et d’irrigation est en cours dans les gouvernorats de Gabès, Kébili et Tozeur. Elle prend le relais de l’action menée de 1998 à 2005, dans 88 oasis du Sud, par le ministère de l’Environnement et du Développement durable en partenariat avec l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica). Présente en Tunisie depuis 1977, la Jica s’y est forgé une longue expérience en matière d’actions environnementales. Elle y a notamment travaillé à la gestion intégrée des forêts, à l’approvisionnement en eau potable dans le nord du pays et à la gestion durable des ressources de la pêche côtière.

UNE EAU MIEUX GÉRÉE

Doté d’un financement de 80 millions de DT (42,6 millions d’euros), dont 60 millions financés par la Jica, ce nouveau programme, qui s’achèvera en 2016, vise à aménager les réseaux d’irrigation de 50 oasis, soit au total 7 427 hectares : 2 352 dans le gouvernorat de Kébili, 2 675 dans celui de Gabès et 2 400 hectares dans celui de Tozeur.

L’objectif est de réduire de 25 % à 30 % les pertes en eau, notamment en remplaçant les traditionnelles canalisations en terre par des conduits en béton. Il s’agit également de mieux distribuer les ressources en eau aux agriculteurs, de préserver les nappes phréatiques et les palmeraies (Tozeur et Kébili fournissent l’essentiel de la production de dattes et Gabès compte 45 variétés de palmiers) et de prévenir la salinisation des sols. « Le projet est à la fois environnemental, pour lutter contre la désertification, et social, pour lutter contre la pauvreté », explique Yodo Kakusen, vice-représentant de la Jica. Et il y a urgence : les ressources hydriques dans les oasis tunisiennes continuent de se réduire, avec un taux de salinité variant de 3 à 10 grammes par litre dans près de la moitié d’entre elles.