Athlétisme: quand Lewis « charge » Bolt
« Prenez un sprinter qui court le 100 mètres en 10’03’’ et, l’année suivante, en 9’69’’. Si vous ne vous posez pas de questions, c’est que vous êtes un idiot. »
Ces déclarations de Carl Lewis au quotidien américain Sports Illustrated ont suscité une franche indignation en Jamaïque, dont les athlètes – au premier rang desquels Usain Bolt, triple médaillé d’or aux J.O. de Pékin, l’an dernier –, étaient à l’évidence visés. Sur le plan sportif, il est vrai que la vertigineuse progression de Bolt et de ses petits camarades laisse sceptique. Sur le plan moral, c’est autre chose.
Car Lewis, élu en 1999 « sportif du siècle » par le Comité international olympique (CIO), n’a pas été épargné par les soupçons de dopage au cours de sa longue et illustre carrière (dix médailles olympiques, dont neuf en or). En 2003, il a même admis avoir été, à trois reprises, contrôlé positif à l’éphédrine (notamment) lors des sélections américaines pour les Jeux de Séoul, cinq ans auparavant, et avoir été blanchi par un Comité olympique américain (Usoc), à l’époque très complaisant. Tout le monde sachant bien que le sport de haut niveau – et singulièrement l’athlétisme – est gangrené jusqu’à l’os par le dopage, on renonce à expliquer autrement que par la jalousie ces aigres insinuations. Pas très royal sur ce coup, « King Carl » !
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