Crispation politique

Tensions prévisibles autour du référendum constitutionnel fixé au 4 août prochain.

Publié le 16 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Le comité technique chargé d’élaborer l’avant-projet de Constitution de la VIe République, créé par décret présidentiel le 2 juin et dirigé par le juriste Issoufou Abba Moussa, ne semble pas avoir l’angoisse de la page blanche. Il a remis, le 10 juin, sa copie au président Mamadou Tandja. Huit jours pour rédiger un texte fondamental, c’est plutôt rapide. Les adversaires du Tazartché, opposés à la prolongation du mandat du chef de l’État et regroupés au sein du Front pour la défense de la démocratie (FDD), dénoncent une « manœuvre cousue de fil blanc ». Cela n’empêchera sans doute pas le projet de texte d’Issoufou Abba Moussa d’être soumis au référendum que Tandja a convoqué pour le 4 août. Techniquement, la tenue du scrutin ne pose aucun problème : 2009 étant une année électorale (avec municipales, législatives et présidentielle), la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) avait préalablement préparé le fichier électoral et prévu le budget nécessaire. Demeurent les incertitudes politiques.

Interdit de manifester le 7 juin, le FDD a reporté son appel à la mobilisation pour le 14 juin. Sur le plan procédural, il a saisi la Cour constitutionnelle pour abus de pouvoir. Au moment où ces lignes sont écrites, cette juridiction, qui a déjà manifesté son opposition à la révision de la Constitution, n’avait toujours pas émis son avis. Les tensions politiques qui s’annoncent ont amené les dignitaires religieux à s’impliquer dans le débat pour lancer un appel au dialogue entre partisans et adversaires du Tazartché. Soulignant « les dangers inhérents à l’exacerbation des esprits », le Conseil islamique du Niger, les Missions catholiques et le Conseil national du dialogue social ont appelé, le 7 juin, « au sens des responsabilités et au patriotisme de tous pour une résolution pacifique de la crise ». Quant à la rébellion touarègue, elle semble, elle aussi, partagée sur la question du troisième mandat. Si le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) d’Agali Alambo refuse toute concession à Tandja avant une levée de l’état d’urgence dans le nord du pays, le Front patriotique nigérien (FPN) d’Aklou Sidi a consenti, le 10 juin, à cantonner ses hommes (près d’un millier de combattants) dans la périphérie d’Agadez, avant leur désarmement. Ainsi va la vie sous le régime de Mamadou Tandja. Une bonne nouvelle suivie d’une mauvaise. En attendant les résultats du référendum, le 4 août prochain.

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