Rose Francine Rogombé
La présidente de la République gabonaise par intérim a prêté serment le 10 juin.
En Afrique, l’image est plutôt rare : c’est une femme, Marie-Madeleine Mborantsuo, présidente de la Cour constitutionnelle, qui, le 9 juin, a confié les fonctions de chef de l’État gabonais à une autre femme, Rose Francine Rogombé. Au lendemain du décès d’Omar Bongo Ondimba, il incombe à cette dernière, en tant que présidente du Sénat, d’assurer l’intérim et de diriger le pays jusqu’à la prochaine élection, qui doit se tenir dans un délai de quarante-cinq jours. Élue à la tête de la Chambre haute le 16 février dernier, la sénatrice de Lambaréné a remplacé René Radembino Coniquet, qui assurait, depuis 2006, l’intérim de Georges Rawiri, le défunt président du Sénat. Seule candidate du Parti démocratique gabonais (PDG), majoritaire au Parlement, Rogombé avait alors remporté 92 % des suffrages. Cette « promotion » avait créé une certaine surprise : elle n’occupait plus depuis longtemps de fonction politique de premier plan et, en 2006, sa candidature, un temps évoquée pour ce poste, avait été écartée au motif qu’elle n’avait pas de mandat de sénateur.
Conseillère municipale de Lambaréné, chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué (au centre du pays), cette juriste de formation, âgée de 66 ans, est surtout connue pour avoir été la première femme magistrate du Gabon. Elle a d’ailleurs fait l’essentiel de sa carrière dans le sérail judiciaire, en tant que substitut du procureur de la République, juge d’instruction, vice-présidente du tribunal de grande instance de Libreville, procureure de la République et conseillère à la chambre juridique de la Cour suprême. Ce qui ne l’a pas empêchée de militer au sein de la mouvance présidentielle et de devenir secrétaire d’État à la Promotion de la femme sous les différents gouvernements de Léon Mébiame (1975-1990). Plutôt discrète, cette mère de famille nombreuse, titulaire d’une licence de théologie depuis 2007, avait ensuite connu une longue éclipse jusqu’à l’élection de février 2009. Désormais sous le feu des projecteurs, elle détient tous les pouvoirs de l’exécutif, à l’exception de ceux de convoquer un référendum ou de dissoudre le Parlement. Jusqu’au 25 juillet prochain, date butoir de la fin de la transition.
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