Kadhafi trois fois doyen

Publié le 15 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Mouammar Kadhafi n’a pas attendu qu’Omar Bongo Ondimba soit enterré pour lui succéder en tant que doyen des chefs d’État africains. Le 9 juin, à Tripoli, le « transfert de titre » a eu lieu en présence des ambassadeurs du continent venus présenter leurs condoléances au président en exercice de l’Union africaine (UA). Le « Guide » libyen, qui fête cette année le quarantième anniversaire de son accession au pouvoir, fait même d’une pierre deux coups : Bongo était aussi le doyen de tous les chefs d’État depuis que le Cubain Fidel Castro s’est retiré des affaires, en février 2008 – à l’exception, toutefois de la reine Élisabeth d’Angleterre.

Voilà Kadhafi devenu trois fois doyen : du monde arabe, du continent africain, et des États non monarchiques en général. Il raffole de ces titres, au point qu’il s’en est inventé lui-même. « Roi des rois d’Afrique » et « imam de l’Islam », il se délecte de celui de président en exercice de l’UA et a forcé la main de ses pairs pour s’attribuer celui de président permanent de la Communauté des États sahélo-sahariens (Cen-Sad).

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Le secret de sa longévité au pouvoir est simple : depuis le coup d’État du 1er septembre 1969 qui a renversé la monarchie, le « Guide » ne s’est plié à aucune élection, qu’il s’agisse de scrutins pluralistes et démocratiques ou de simples mascarades. Non seulement il n’a jamais dérogé à ce « principe », mais il conseille à ses homologues africains d’en faire autant et de ne prévoir aucune disposition constitutionnelle limitant leur mandat.

Fier de son statut particulier, il ne se prive pas d’en faire étalage. Ainsi en mars dernier, lors du Sommet arabe au Koweït, il a lancé au roi d’Arabie saoudite, avec qui il est en froid depuis des années : « Je suis un leader mondial, le doyen des dirigeants arabes, le roi des rois d’Afrique, l’imam des musulmans, et mon statut international m’interdit de descendre à un niveau inférieur ! »

Au prochain sommet du G8, qui réunira en Italie, du 8 au 10 juillet, les chefs d’État et de gouvernement des pays les plus riches de la planète et auquel son ami Silvio Berlusconi l’a convié, il pourra se prévaloir d’un titre de plus.

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