Samraoui fait machine arrière
Principal témoin à charge dans l’affaire de l’assassinat à Paris, le 7 avril 1987, de l’opposant algérien Ali André Mecili, l’ancien colonel des services secrets Mohamed Samraoui s’est rétracté, le 4 juin dernier, lors d’une confrontation avec celui qu’il accusait jusque-là : Mohamed Ziane Hasseni, directeur du protocole au ministère algérien des Affaires étrangères.
Sous le coup d’un avis de recherche émis par la justice algérienne pour désertion et haute trahison, Samraoui, en exil en Allemagne, n’a pu faire le déplacement à Paris, où se déroule l’instruction. La confrontation s’est donc faite par vidéoconférence.
Mohamed Ziane Hasseni a toujours nié une quelconque implication dans les faits et affirme qu’on le confond avec un quasi-homonyme, Rachid Hassani. Le diplomate avait été incarcéré en août 2008, puis mis en examen sur la foi du témoignage du colonel félon, qui s’appuyait sur une photo de lui, soumise par un journaliste français enquêtant sur l’affaire.
Le diplomate suspecté n’avait ni le même âge ni le même cursus universitaire que le commanditaire présumé. Malgré cela, Samraoui avait maintenu ses accusations. La défense de Hasseni réclamait depuis longtemps une confrontation. Elle a fini par l’obtenir. Mieux : le 4 juin, à l’issue de six heures d’échanges virtuels, le témoin n’a pas caché ses doutes sur l’identité de l’accusé. « J’étais sûr à 99 % que cet homme était le capitaine Rachid Hassani. Aujourd’hui, cette conviction est redescendue à 50 % », explique-t-il sur un site électronique consacré à l’actualité algérienne. Ce qui nourrit ses doutes ? « L’ancien ministre Abdelaziz Rahabi affirme l’avoir connu à l’ENA [École nationale d’administration] ; de quel droit devrais-je mettre en doute la fiabilité de son témoignage ? » s’interroge Samraoui.
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