Lieberman à l’Unesco !

Fawzia Zouria

Publié le 10 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Ceux, dont je suis, qui suivent passionnément le feuilleton « Farouk Hosni à la conquête de l’Unesco » auront noté la publication dans le quotidien français Le Monde d’un mea culpa du ministre égyptien de la Culture à l’adresse de ceux qui l’accusent d’antisémitisme. J’ai aussi pris acte de la volonté d’Israël de calmer le jeu et de ne plus s’opposer à la candidature égyptienne. Une sorte de happy end, quoi.

Hélas ! Voilà que l’opération continue comme si de rien n’était. Qui donc s’acharne contre Hosni ? L’État hébreu, soutiennent mes amis, convaincus que celui-ci continue d’alimenter en sous-main une campagne de déstabilisation par le biais de personnalités indépendantes et de groupes de pression anglo-saxons du type Anti-Defamation League. Celle-ci ne vient-elle pas de lancer dans plusieurs journaux américains des appels au président Hosni Moubarak lui enjoignant de lâcher son candidat ?

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Pour ma part, je me refuse à croire à cette théorie du complot. Comment peut-on accréditer l’existence d’un « lobby juif » ? Israël persisterait donc à s’en prendre au candidat du seul pays arabe qui a toujours constitué son soutien le plus ferme dans le dossier palestinien ? Les intellectuels supposés relayer sa position officieuse – et qui ont en horreur les machos et les islamistes – s’en prendraient à un Arabe laïc, moderniste et féministe, pour une fois qu’il s’en trouve un, comme Farouk Hosni ? Vous plaisantez, j’espère ?

Évidemment, Farouk Hosni aurait dû mettre plus de chances de son côté. Quatre-vingt-dix pour cent des intellectuels Arabo-Musulmans ont été contre la normalisation avec Israël ? Il n’avait qu’à se débrouiller pour s’en démarquer. Le gouvernement égyptien, dont il est membre, le somme de s’en tenir à cette position majoritaire ? Qu’à cela ne tienne, il n’a qu’à se faire objecteur de conscience politique ! Les islamistes l’accusent d’introduire des livres israéliens dans les rayons des bibliothèques ? Il n’a qu’à leur cracher à la barbe, dût-il mourir en martyr des suites d’une fatwa. Et, pour leur damer le pion, il devrait même organiser dans les rues du Caire des concours de poésie à la gloire d’Israël plutôt que de se lancer dans des batailles perdues d’avance comme celle qui consiste à vouloir dévoiler les filles à tout prix. Sinon, tant pis pour lui !

Tout compte fait, moi aussi je tremble à l’idée qu’une grande institution internationale comme l’Unesco puisse être confiée à un Arabo-Musulman. Ce serait à la culture universelle ce que le nucléaire iranien est à la sécurité mondiale ! Personnellement, si l’on me demandait de me prononcer, mon choix se porterait sur Avigdor Lieberman, le ministre israélien des Affaires étrangères. N’est-il pas le meilleur artisan de la paix entre les nations, lui qui déclara un jour qu’il suffirait de détruire le barrage d’Assouan pour mettre l’Égypte à genoux ? N’est-il pas le champion de la lutte contre le racisme, lui qui appelle de ses vœux un « État ethniquement homogène » et suggère de se débarrasser des Arabes israéliens ? Ne vient-il pas de proposer un projet de loi génial : obliger tout soldat israélien à prêter serment devant « l’État d’Israël en tant qu’État juif, sioniste et démocratique » ?

Lieberman est un Prix Nobel de la paix injustement oublié. Il est encore temps de nous racheter : donnons-lui l’Unesco !

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