Courrier des lecteurs

Publié le 10 juin 2009 Lecture : 4 minutes.

L’impitoyable monde (blanc) de la mode

– Depuis le 26 mai 2009, sur le site â¨www.elle.fr, un des sites français de référence pour la mode, mais également site d’un magazine qui, depuis soixante ans, prétend se battre pour la cause des femmes, on peut lire un article intitulé « Les 10 top de demain ». Cherchez l’erreur, ou plutôt l’oubli, ou bien encore le rejet, mais ces filles – magnifiques et hantant effectivement les podiums de tous les créateurs et marques de luxe… – ont la peau « très blanche » [sic], un teint « de porcelaine » [sic], un visage « diaphane » [sic]…

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Il semble que pour le magazine Elle une fille de type asiatique – voire « pire » à la peau d’ébène – ne peut être une top-modèle ! Ça semble être un cauchemar alors que les Kinée Diouf (en photo), Jourdan Dunn, Aminata Niara, Georgie Badjel, Chanel Iman se promènent largement autant que ces tops au teint blanc sur les podiums des défilés des plus grands créateurs.

Est-ce de l’inconscience ou de la provocation de la part de Elle ? C’est en tout cas un exemple flagrant de discrimination. Yves Saint Laurent, qui a tellement rendu hommage à la beauté noire, ne présentant aucune collection sans la présence d’une de ses égéries au teint chocolat, doit se retourner dans sa tombe. Cela montre en tout cas l’espèce de racisme inconscient du monde actuel de la mode. Si quelques grands créateurs comme Albert Elbaz (et heureusement d’autres encore) utilisent les plus belles filles quelle que soit leur couleur, il est aujourd’hui tellement plus difficile, à talent égal, quand on est un mannequin à la peau foncée de faire carrière, voir même simplement de travailler.

Imane Ayissi, styliste, Paris, France

Pour un Tchad uni

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– Si j’étais Nelson Mandela, ou Barack Obama, ou encore Martin Luther King, tous les Tchadiens m’écouteraient et notre cher pays le Tchad prendrait un jour la place de Maurice dans le classement annuel de Jeune Afrique. Cessons de faire la guerre et unissons toutes nos forces pour redresser notre pays car nous en avons la possibilité : il suffit de lire le hors-série annuel de J.A. L’État de l’Afrique pour le comprendre. En matière d’exportation hors pétrole, notre pays est par exemple classé 12e sur 53. Nous ne devons plus accuser d’autres pays et voir la réalité en face : nous sommes les seuls responsables de notre désunion. Le Soudan n’aurait pas armé des Tchadiens contre leur pays si ces derniers n’en avaient fait la demande. La France ne peut empêcher un étudiant de réviser ses leçons ou récolter le champ de mil d’un paysan. Unissons-nous, regardons dans la même direction et travaillons pour un Tchad meilleur qui partage son bonheur avec ses voisins. Je conseille vivement à tous mes compatriotes de se procurer le dernier numéro de L’État de l’Afrique (2009) pour mieux connaître leur pays.

Adolphe Djasrabaye, Bamako, Mali

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Kairouan superstar

– Je vous écris avec un brin de fierté car c’est un honneur et un plaisir pour tous les Kairouanais que Kairouan et son emblématique grande mosquée fassent la une d’un journal aussi prestigieux et rayonnant que J.A. (en l’occurrence le n° 2515). Oui cette ville est superbe, mystique, riche en patrimoine et d’un passé lumineux et glorieux. À l’occasion de la désignation de Kairouan comme capitale de la culture islamique 2009, j’espère que cette ville sainte et belle ne sera plus boudée par les tour-opérateurs et qu’elle aura la place qu’elle mérite, d’autant plus que le gouvernement tunisien fait tout pour promouvoir le tourisme culturel.

Saabi Atallah, Kairouan, Tunisie

Pauvre, l’Afrique ?

– Il n’est plus un secret pour personne (qu’on soit alphabète ou analphabète) que tous ceux qui ont un quelconque pouvoir de décision, des chefs d’État aux dirigeants d’instances internationales, prônent la réduction de la pauvreté. Pour eux, aujourd’hui, c’est la priorité de l’Afrique. Mais qui a dit que l’Afrique était pauvre ? L’Afrique n’est nullement pauvre. Si elle l’était, aurait-elle joué le rôle du gâteau lors du traité de Berlin en 1885 ? Pourquoi donc serait-elle un foyer de tensions perpétuelles ? Pourquoi serait-elle si attirante et attrayante, l’objet de tant de convoitises ?

Lagrange Agnankpe Sinmenou, Cotonou, Bénin

Un héros controversé

– Le 17 mai 2007 a eu lieu la célébration par les autorités congolaises du douzième anniversaire de ce qu’elles appellent la « Libération », en d’autres termes la chute du régime mobutien ou la prise du pouvoir de Laurent-Désiré Kabila, qui, à sa mort, intervenue trois années et demie plus tard, a été élevé au rang de « héros national » (au même titre que Patrice Lumumba). Je me suis toujours insurgé contre cette distinction fantaisiste et complaisante qui lui a été faite. Car chasser Mobutu du pouvoir est une chose, mais instaurer un État de droit en est une autre, qu’il n’a pas du tout réalisée, d’où une élévation au rang de héros national qui, à mes yeux, ne se justifie aucunement.

Freddy Matundu Lengo, Mulhouse, France

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