Cap sur les marinas

Le port de plaisance, nouveau produit en vogue : il permet de repenser le bord de mer et de l’intégrer aux projets de construction avoisinants.

ProfilAuteur_SamyGhorbal

Publié le 10 juin 2009 Lecture : 3 minutes.

Bizerte en 2011, Gammarth en 2012 puis Sfax à un horizon plus lointain, dans le cadre du projet d’aménagement Taparura, les marinas sont en vogue aujourd’hui en Tunisie, qui en compte actuellement cinq. À Bizerte, par exemple, l’aménagement du futur ensemble Cap 3000, comprenant une résidence de standing de 50 000 m2, commencera par l’extension du port de plaisance, dont la capacité d’accueil passera de 120 embarcations (ou 120 anneaux) actuellement à 900 l’année prochaine, faisant de l’endroit l’un des plus importants de la Méditerranée. Avant d’être rejoint par Gammarth (lire ci-dessous) puis Sfax. Une vingtaine de chantiers sont déjà en cours dans la deuxième ville de Tunisie, dont Taparura, surnommé « le projet aux six kilomètres », qui vise l’aménagement d’une cité balnéaire avec plages, casino, centre historique, port de plaisance… jusqu’à la construction d’un aéroport d’une capacité annuelle de 500 000 passagers (74 000 actuellement).

Gammarth

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Priorité aux prestations haut de gamme

Au total, 124 villas et 250 appartements, maisons et immeubles respectant l’architecture typiquement méditerranéenne inspirée du village de Sidi Bou Saïd, près de Tunis : sur le papier, le projet immobilier de la baie de Gammarth a fière allure. S’étendant sur plusieurs hectares, entre mer et forêt, l’ensemble comprendra aussi des restaurants, des boutiques et, surtout, une marina de 400 à 500 anneaux. Initié par le groupe Tunisian Travel Service, leader tunisien du tourisme, dessiné par une équipe d’architectes paysagistes dirigée par Moez Gueddas, l’ensemble devrait être livré d’ici à mars 2012. Si la Tunisie est déjà pourvue en marinas, avec celles de Tabarka, de Sidi Bou Saïd, de Yasmine Hammamet, de Monastir et de Port el-Kantaoui, qui représentent au total 1 500 postes d’accostage, le potentiel de développement de l’activité de plaisance reste important. À la fois parce que les Tunisiens sont de plus en plus nombreux à se convertir aux sports nautiques et en raison de la pénurie de sites de mouillage sur la rive nord de la Méditerranée, en France et en Italie notamment. Avec ses 1 300 km de côtes, à quelques heures de navigation de l’Europe, la destination Tunisie a donc quelques atouts à faire valoir. Une récente étude du ministère du Tourisme suggère que le pays pourrait engranger jusqu’à 200 millions de dinars (DT, 110 millions d’euros) par an de recettes supplémentaires rien qu’en développant cette filière. « Nos clients, les résidents de la baie de Gammarth, seront servis en priorité lors de l’attribution des anneaux », explique Mohamed Kassem, porte-parole du projet. Le prix d’une villa commence à partir de 470 000 DT. La clientèle ? « Elle est constituée d’étrangers et de Tunisiens, mais, à ce stade de la commercialisation, la clientèle locale est majoritaire. »

Sitap

S’ouvrir à la clientèle européenne

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Le PDG de la société Organisation de salons et foires (Orsaf), initiateur du Salon de l’immobilier tunisien à Paris (Sitap), y croit dur comme fer. Promoteur immobilier lui-même, Kameleddine Landoulsi, qui aime à se définir comme « le développeur et le chef d’orchestre » du Sitap, attend cette année 60 000 visiteurs. Soit près du triple de la première édition, qui avait attiré 22 000 visiteurs en banlieue parisienne l’année dernière, parmi lesquels 36 % de salariés, 20 % de cadres, 25 % de chefs d’entreprise et de professions libérales, sans oublier 3 % de retraités – une clientèle encore peu démarchée par les professionnels de l’immobilier tunisien.

Du 12 au 14 juin cette année, près de la Porte Maillot, à la limite ouest de la capitale française, l’espace Champerret accueillera plus de 100 promoteurs immobiliers sur 6000 m² d’exposition. Ils présenteront 300 programmes différents, pour la plupart achevés ou en voie d’achèvement. Les 12 banques tunisiennes, des compagnies d’assurances, agences de gestion immobilière et sociétés de leasing proposeront pour leur part schémas de financement, contrats d’assurance et conseil.

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Premier public ciblé : les Tunisiens résidant à l’étranger (TRE), en particulier les 600 000 vivant en France, dont les habitudes sont en train de changer. « Les émigrés de la première génération faisaient construire dans leur ville ou leur village d’origine, note Kameleddine Landoulsi. Leurs enfants ne sont pas moins attachés qu’eux à la Tunisie mais ils se sentent moins liés au berceau familial. Ils veulent un pied-à-terre. Ils rêvent d’une résidence secondaire en bord de mer, pour les vacances. C’est une opportunité nouvelle pour les promoteurs du littoral. Une clientèle supplémentaire à fidéliser. » Autres acheteurs potentiels que les promoteurs tunisiens souhaitent conquérir : les Français – 22 000 résident déjà en Tunisie et ce chiffre augmente de 15 % par an – et les autres Européens désireux d’acquérir une résidence secondaire sur les bords de la Méditerranée à un prix abordable. Une villa de 250 m² avec piscine peut s’acheter quelque 250 000 DT (135 000 euros), soit le prix d’un petit deux pièces en banlieue parisienne !

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