AQMI passe à l’acte

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 9 juin 2009 Lecture : 1 minute.

C’est une première pour Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). L’ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) a annoncé, le 3 juin, avoir exécuté le Britannique Edwin Dyer, enlevé avec trois autres touristes européens le 22 janvier au Niger (deux ont été libérés depuis). Abdelhamid Abou Zeïd, chef de la 9e  région militaire d’AQMI (le Grand Sud) et ancien lieutenant de l’ex-émir du GSPC Abderrezak El Para, exigeait pour le relâcher, outre une rançon de 10 millions d’euros, la libération du Jordanien d’origine palestinienne Abou Qatada, un proche d’Oussama Ben Laden, emprisonné en Grande-Bretagne.

De source sécuritaire malienne – l’otage était retenu dans la région de Taoudenit, au Mali –, on affirme que les Britanniques ont refusé de manière catégorique toute négociation avec les islamistes. « Seif el-Islam Kadhafi s’est notamment proposé de payer la rançon, mais les Britanniques ne l’ont même pas contacté », affirme un agent des renseignements maliens.

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Reste que les exigences particulièrement élevées d’AQMI – quasiment inacceptables pour Londres – posent question. Si le refus des Britanniques de négocier n’a pas facilité une conclusion heureuse de l’affaire, ce sont leurs différentes tentatives pour piéger les djihadistes (dont la dernière en date a consisté à transmettre des puces téléphoniques à des intermédiaires pour « pister » les ravisseurs des touristes européens) qui ont vraisemblablement convaincu Abou Zeïd d’aller « jusqu’au bout ». Quant à la date de l’exécution – à l’échéance du deuxième ultimatum d’AQMI et à la veille de l’adresse très attendue d’Obama au monde musulman –, ce n’est sans doute pas une coïncidence…

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