Ben Jaafar ouvre une brèche

Figure majeure de l’opposition, candidat à la présidentielle d’octobre, le leader du FDTL salue les signes de décrispation donnés par le pouvoir.

Publié le 9 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Pour organiser le premier congrès de son parti, qui s’est tenu du 29 au 31 mai dans la salle de théâtre du Centre culturel et sportif d’El-Menzah, Mustapha Ben Jaafar, 69 ans, leader du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), a bénéficié du soutien du président Zine el-Abidine Ben Ali. Ce coup de pouce, qui a permis la tenue du congrès dans des conditions satisfaisantes, constitue de la part du chef de l’État un geste politique sans précédent à l’égard de Ben Jaafar.

L’intéressé n’a pas manqué de le relever lors de son discours d’ouverture, le 29 mai. « Le chef de l’État, a-t-il déclaré en le remerciant, a donné son feu vert pour que le congrès de notre parti se tienne dans cet espace, ce qui a permis de nous ouvrir des portes restées trop longtemps closes… » À cela s’ajoute le fait que le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir) a répondu à l’invitation du FDTL en se faisant représenter par son secrétaire général adjoint, Faouzi Awam, qui s’est adressé à la centaine de congressistes pour rappeler que les défis présents exigent de toutes les parties qu’elles travaillent dans le cadre du « dialogue, de la liberté et du consensus ». « Ce sont là des éléments de détente, a déclaré Ben Jaafar à Jeune Afrique. Nous voulons l’ouverture parce que nous comptons sur le dialogue pour participer à la construction de notre patrie. Nous espérons que ce n’est pas là un feu de paille, et notre souhait est que ces gestes soient suivis par d’autres mesures pour la décrispation de la scène politique. Nous n’avons pas d’objection à dialoguer avec tous les partis, y compris le parti au pouvoir. »

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Ben Jaafar a par ailleurs déclaré que son mouvement n’était pas particulièrement favorable au contrôle de l’élection présidentielle d’octobre par des observateurs internationaux, comme le réclament des opposants radicaux tel Néjib Chebbi, qui se trouvait la même semaine à Washington, et qu’il préférerait que ce rôle revienne à une commission tunisienne indépendante. Lors de son congrès, le mouvement social-démocrate a investi Mustapha Ben Jaafar pour la présidentielle, à laquelle se présente également le chef de l’État, qui brigue un cinquième mandat. Le FDTL a par ailleurs décidé de participer, pour la première fois, aux élections législatives, qui se dérouleront le même jour.

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