Diplomatie africaine : mode d’emploi
La politique extérieure chinoise est élaborée par la commission des affaires étrangères du Comité central du Parti communiste, présidé par Hu Jintao. Cet organe est dirigé par l’ex-chef de la diplomatie, Li Zhaoxing, 69 ans, qui a été en poste dans les ambassades du Kenya et du Lesotho dans les années 1970 et 1980.
La méthode chinoise
Le Parti a donc la haute main sur les affaires africaines. Sont chargés de la mise en œuvre les ministères des Affaires étrangères et du Commerce, respectivement dirigés par les ministres Yang Jiechi (59 ans), ancien ambassadeur de Chine aux États-Unis, et Chen Deming (60 ans), ancien maire et secrétaire du comité du Parti communiste de Suzhou. Ce dernier s’occupait particulièrement de la politique énergétique du pays avant sa nomination en 2007.
Au sein du ministère des Affaires étrangères, qui compte 47 ambassades et 9 consulats sur le continent, l’Afrique est gérée par deux départements. Song Aiguo, ex-ambassadeur en Turquie, dirige celui consacré au Moyen-Orient et à l’Afrique du Nord. Aidé par deux directeurs adjoints, Deng Li et Li Chen, il planifie les relations bilatérales et anime le Forum sino-arabe de coopération. L’Afrique subsaharienne est suivie depuis un mois par Zhang Ming, qui a remplacé l’ex-Madame Afrique, Xu Jinghu, nommée ambassadrice au Maroc. Ce diplomate chevronné, anglophone, ancien ambassadeur au Kenya, est épaulé par Cao Zhongming et Zhao Jiangping. Sa feuille de route : réussir la conférence ministérielle sino-africaine de novembre, qui se tiendra en Égypte, à Charm el-Cheikh, et assurer le suivi du Forum sino-africain de coopération.
Le PC chinois et ces différentes instances ont également d’étroites relations avec les groupes publics et les banques du pays, dont les présidents sont tous des cadres du Parti. Li Ruogu, un visage familier pour les Africains, préside aux destinées de la China Exim Bank, la banque de crédit à l’exportation. Le régime chinois est également alimenté en informations et analyses. Parmi les figures universitaires, on peut citer le Dr He Wenping (voir interview) et Xu Weizhong, directeur de l’Institut des études asiatiques et africaines du China Institutes of Contemporary International Relations. Avec l’essor du jumelage et la décentralisation, des provinces chinoises (Henan, Guangdong, Zhejiang…) et des grandes villes (Pékin, Shanghai, Guangzhou…) donnent également leurs propres impulsions. Les entreprises de construction du Henan sont très présentes en Afrique de l’Ouest. À l’avenir les think-tanks, les ONG, les associations devraient aussi jouer un rôle accru. Nombre d’entre elles sont créées par des membres ou des proches du Parti communiste comme Li Ruo Hong .
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