Raout au Pavillon royal

Rarement rencontre diplomatique aura été si peu protocolaire. Le 3 juin, sous les lustres anciens du Pavillon royal, au cœur du bois de Boulogne, à Paris, les ambassadeurs africains ont accueilli leurs hôtes un peu comme à la maison, sans chichis, à l’occasion d’une « journée de l’Afrique » fort réussie.

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Publié le 8 juin 2009 Lecture : 1 minute.

Outre un orchestre et un bar offrant champagne, vin et liqueurs, mais aussi du jus de bissap ou de gingembre, il y avait surtout une vingtaine de buffets garnis de mets de tout le continent : mopani worms (sorte de chenille d’Afrique du Sud), attiéké-poisson braisé de Côte d’Ivoire, semoule aux épinards du Niger, ndolé-crevettes du Cameroun, fonio-bœuf en sauce de Guinée, crêpes éthiopiennes ou douceurs d’Algérie. Un festival culinaire…

Avec à peine 500 euros de contribution par ambassade, l’Afrique a su organiser une soirée agréable, où l’on a vu, outre le personnel diplomatique et les cadres des ministères français et de l’Élysée, quelques habitués du landernau franco-africain.

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Entre urbanités et poésie, Henri Lopes, ambassadeur du Congo-Brazzaville et doyen du corps diplomatique, a instillé un peu de politique dans son discours, demandant à ce que les ambassades africaines soient impliquées dans la préparation des sommets France-Afrique.

La mine défaite, visiblement affecté par l’hommage rendu quelques heures plus tôt aux victimes du vol d’Air France disparu entre Rio de Janeiro et Paris le 31 mai, Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, n’était pas d’humeur festive. Cette année, a-t-il expliqué tout à trac à ses hôtes qui ne lui demandaient rien, il ne faudra pas trop attendre de l’aide française. Comme si les diplomates présents tenaient non une assiette d’amuse-bouche mais une sébile. Il a poursuivi sur les coups d’État, qui ont tendance à se multiplier, incitant les Africains à la vigilance.

Soulignant le rôle du président Nicolas Sarkozy dans l’intégration de pays africains au G20, le ministre a continué sur la Françafrique, que « beaucoup critiquent sans rien y comprendre ». Il a ensuite donné rendez-vous aux ambassadeurs au château de La Celle-Saint-Cloud pour des rencontres informelles qu’il dit vouloir plus fréquentes. Le ministre, qui devait se rendre à Rio, est parti dès son discours terminé, laissant sur place ses deux secrétaires d’État, Rama Yade (Droits de l’homme) et Alain Joyandet (Coopération).

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