Courrier des lecteurs

Publié le 2 juin 2009 Lecture : 4 minutes.

Au-delà des ambitions personnelles

– L’un des aspects rendant complexe la solution de la crise ivoirienne réside dans la ferme volonté de chaque partie prenante de tirer profit de toutes les équations possibles pouvant ramener la paix en Côte d’Ivoire. Le camp présidentiel avec Laurent Gbagbo ne consentira à se rendre aux urnes que s’il est sûr de remporter l’élection. Pour l’opposition, notamment le PDCI d’Henri Konan Bédié et le RDR d’Alassane Ouattara, l’éventualité d’une défaite n’est même pas envisagée.

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Face à ce véritable casse-tête chinois des ambitions partisanes, la solution au problème ivoirien jaillira si et seulement si les différents protagonistes comprennent un jour que seul le sort de la Côte d’Ivoire et de sa population meurtrie et misérable mérite d’être élevé au rang de priorité numéro un, au-delà de toute ambition personnelle, mesquine et égoïste.

Soro Gnenema Bakary, Abidjan, Côte d’Ivoire

Morale et préservatif

– La conception des relations sexuelles dans la Bible n’est pas la même que celle que nous nous faisons habituellement aujourd’hui dans le monde. En déclarant que l’usage des préservatifs était dangereux, le pape Benoît XVI voulait peut-être instaurer la peur chez les jeunes chrétiens ou faire allusion à la confiance, à la fidélité, aux sentiments, au sérieux, à la maîtrise de soi, ainsi qu’à la sincérité dans les relations amoureuses. Évidemment, en ayant recours aux préservatifs, les adeptes de la religion catholique mettraient en péril toutes ces valeurs.

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Paul Nibasenge N’kodia, Paris, France

Vestiges coloniaux

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– La lecture de l’article consacré aux élections futures et probables sur la Côte d’Ivoire (J.A. n° 2524) m’a interpellé au plus haut point, sur ce qui pourrait apparaître comme des détails. Mais ce sont des détails assez révélateurs d’un héritage douteux, celui de la présence française dans nos territoires, du temps des colonies. En effet, les mots « docteur » devant les noms de Alassane Dramane Ouattara (p. 31) et Rémi Allah Kouadio (p. 33) m’ont rappelé à quel point nous avons le culte des diplômes et des grades dans nos contrées. Nous souffrons de « diplômite aiguë ». Qu’on appelle Untel par « Docteur » dans le cadre de ses activités académiques, je peux encore comprendre, mais dans l’arène politique, qu’est-ce que cela vient faire ? Me Wade, Pr Pascal Lissouba, Dr Machin, général Truc ! Même les militaires s’en donnent à cœur joie, jusque dans leurs cercles familiaux où, volontairement comme involontairement, ils font précéder leurs noms de leurs grades. Cela cache bien souvent une certaine vacuité des idées et augmente encore plus le complexe d’infériorité des non-diplômés à leur égard. Ils sont beaux, les aspects « positifs » de la colonisation…

Obambé Gakosso, Gisors, France

Les causes de la violence politique

– « Les temps ont beaucoup changé », écrit Béchir Ben Yahmed dans son éditorial « Le recours aux armes » (J.A. n° 2515), et, de ce fait, l’aventurisme militaire a effectivement perdu de son attrait. Mais les ingrédients, hélas ! qui l’ont engendré et nourri subsistent, à savoir « l’abus de pouvoir, la corruption et le népotisme », prouvant ainsi l’inconscience constante des classes politiques dirigeantes, qui ne semblent pas avoir retenu les leçons du passé ni mesuré les retombées des prises de pouvoir par la violence.

Certes, selon le mot du général de Gaulle, « la politique est un domaine trop sérieux pour être confiée aux militaires ». Mais, au-delà de tout cela, n’est-il pas du devoir de tout homme politique de s’acquitter de sa tâche avec compétence, intégrité, désintéressement et générosité pour le plus grand bien de son pays ?â©Brahim Roudani, Rabat, Maroc

Faire connaître J.A.

– Vieil abonné à J.A., j’apprécie toujours vos articles qui nous rappellent le profond amour du continent qui nous a vus naître et nous a permis d’y travailler. J’ai toujours tenu à faire connaître J.A. Les numéros que j’ai lus et fait lire à nos amis sont déposés dans les salles d’attente de médecins, radiologues, dentistes… C’est un plaisir pour moi Robert Bourdon, Saint-André, France

Vers une confédération belge

– Je suis d’accord avec l’analyse de José-Alain Fralon dans l’article « Chronique d’une mort annoncée » (voir J.A. n° 2517) quand il considère que la Belgique flamande a une vision plutôt « scandinave » de l’aide au développement, tandis que la Belgique francophone est plus tournée vers l’Afrique et la Francophonie. J’ai élaboré cette thèse moi-même dans un livre paru récemment en néerlandais (Kuifje & Tintin se disputent en Afrique, Acco), qui n’a reçu aucune attention dans la presse francophone belge. Mais d’autres propos de Fralon me semblent un peu fantaisistes. Que la Flandre rejoindra les Pays-Bas plus facilement parce que les catholiques sont maintenant majoritaires des deux côtés de la frontière, c’est une idée ridicule. Et que Bruxelles soit « très majoritairement francophone » est une vision typiquement wallone (qui oublie d’ailleurs souvent l’existence d’une communauté germanophone en Wallonie, comme dans votre article). C’est vrai que le français est la langue le plus souvent entendue à Bruxelles, mais le nombre des familles bruxelloises qui parlent le français chez eux est inférieur à 50 % ! La capitale de l’Europe est devenue surtout une ville multiculturelle et multilingue. Le scénario le plus réaliste est alors une confédération belge, avec Bruxelles comme condominium bilingue administré par une Flandre et une Wallonie autonomes.

Evert Kets, Louvain, Belgique

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