La crevette malgache veut sauver sa tête

Premier exportateur de crevettes de Madagascar, Unima limite sa production et mise sur le haut de gamme pour contrer la chute des cours.

Julien_Clemencot

Publié le 2 juin 2009 Lecture : 1 minute.

Partant du principe que tout ce qui est rare est cher, Unima, numéro un de la crevette à Madagascar, a décidé de réduire sa production d’un tiers pour conserver ses marges. Ses exportations cette année ne dépasseront donc pas 4 000 tonnes, dont 80 % de crevettes tigrées (gambas) provenant de l’aquaculture. Une stratégie osée quand on représente une goutte d’eau à l’échelle mondiale (6 millions de tonnes) et qu’on négocie avec des mastodontes comme Auchan et Carrefour. En 2007, le chiffre d’affaires d’Unima, à 60 millions d’euros, représentait 50 % des exportations du secteur à Madagascar. 

Des prix divisés par deux

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L’or rose de la Grande Île subit de plein fouet la concurrence des élevages intensifs d’Asie et d’Amérique du Sud. Vietnam, Thaïlande, Chine, Équateur, Brésil inondent le marché et provoquent la chute des cours. « La grande distribution en a fait un produit d’appel, déplore Bertrand Couteaux, secrétaire général d’Unima. Depuis l’an 2000, la crevette a perdu presque la moitié de sa valeur. » En 2006, pour résister, Unima avait éliminé des intermédiaires, investissant dans une usine d’aliments à La Réunion et un centre de cuisson en France. Cette année, le groupe mise sur le haut de gamme, la gambas, qui se vend deux fois plus cher et pour laquelle il est le premier au monde à détenir le label rouge français. Un argument commercial de poids.

Mais l’inquiétude monte d’un cran avec la crise économique, qui limite le pouvoir d’achat des consommateurs. Fin 2008, l’entreprise a dû fermer une de ses deux fermes d’élevage et réduire ses effectifs, passés de 3 500 à 2 700 salariés. L’heure est à la chasse aux coûts. « Nous différons des investissements et diversifions nos approvisionnements », explique Bertrand Couteaux. Le récent raffermissement du marché japonais, gros consommateur, pourrait cependant annoncer des jours meilleurs. Reste à retrouver cette tendance en Europe, où Unima vend l’essentiel de sa production.

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