Afrique du Sud : des dirigeants sous pression

Ils ne connaissent pas la crise. Les grands patrons sud-africains continuent de voir leurs salaires augmenter, alors que la première économie du continent plonge dans la récession.

Julien_Clemencot

Publié le 2 juin 2009 Lecture : 1 minute.

Parmi les dirigeants les mieux payés du pays en 2008 : Jens Montanana, PDG de la société d’informatique Datatec, 2,15 millions de dollars, + 11 % en un an. Il est suivi de près par Brett William Dawson, numéro un de Dimension Data, avec un revenu quasi stable de 1,92 million de dollars. À l’image des pays anglo-saxons de l’hémi­sphère Nord, des patrons sont récompensés avec des bonus supérieurs à leur salaire fixe. C’est le cas de Jacko Maree, directeur de la Standard Bank. Il a obtenu en 2008 une part variable de 1 million de dollars pour une rémunération totale de 1,7 million de dollars.

Conjoncture oblige, des sociétés tentent malgré tout de mettre un peu de mesure dans toute cette démesure. Une sagesse qui est d’ailleurs prônée par le rapport King 3, sorte de bible de la bonne gouvernance pour les entreprises cotées. Les hausses de 20 % seraient proscrites. La tendance serait légèrement supérieure au taux d’inflation (10 %). Keith Kennedy, le directeur de Mutual & Federal’s, fait partie des exceptions. Son salaire a augmenté de 71 % passant de 273 777 à 468 262 dollars en un an.

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Et pas question pour l’heure de sanctionner l’absence de résultats des dirigeants. Pour sa première année à la tête d’AngloGold Ltd, Mark Cutifani a touché 1,8 million de dollars en dépit d’un résultat net négatif de 1,1 milliard de dollars. Mais les entreprises sud-africaines manquent de talents pour occuper de tels postes de responsabilités. Pour les retenir à tout prix, les firmes ajoutent au salaire fixe, un bonus, une retraite complémentaire et des actions acquises grâce à des prêts sans intérêts. Malgré ces avantages, la fonction est de plus en plus difficile. Selon le cabinet de recrutement Mabili, 23 PDG ont démissionné en 2007, contre 2 en 2004. Mais même mis à la porte, les patrons ont profité jusque-là de traitements de faveur. Congédié, le directeur de South African Airways, Khaya Ngqula, a bénéficié d’un parachute doré de 968 878 dollars.

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