Les petites vertus de la crise

Publié le 2 juin 2009 Lecture : 1 minute.

Plusieurs chantiers à l’arrêt et un volume global des transactions en baisse de 30 % depuis un an : Marrakech, la perle du tourisme marocain, a du plomb dans l’aile (voir p. 66). « Le marché est comme paralysé, analyse Mehdi Amar, du groupe Immobilier international. Les promoteurs ont du mal à baisser leurs prix et les clients potentiels rechignent à acheter. » Même les projets les plus prestigieux ont du mal à se vendre. « Les villas de la première tranche de notre projet sont parties comme des petits pains, mais, depuis, on a clairement constaté un ralentissement », explique Alain Crenn, président du directoire du groupe du même nom, qui développe le programme Samanah.

Pour les groupes à la trésorerie solide, cette morosité n’est pas inquiétante. En revanche, pour tous ceux qui ont des créances à rembourser, la situation commence à devenir problématique. « Les prix commencent à baisser, confirme Hassan Lahlou, promoteur des Portes de l’Atlantide. Il n’est pas rare, pour les acheteurs, de pouvoir faire descendre le prix d’une villa de 20 % à 30 %. Mais ce n’est pas plus mal : on avait atteint des niveaux surréalistes ces dernières années. »

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Le ralentissement du marché affecte d’ailleurs surtout le haut de gamme. Comprenez les villas de luxe dans les grandes destinations touristiques, à l’instar de Marrakech et de Tanger. Dans certains quartiers, des appartements de très haut standing s’échangeaient encore entre 3 000 et 3 500 euros du mètre carré. Une folie pour le Maroc ! Sans compter que les prestations fournies par certains promoteurs n’étaient pas à la hauteur des attentes.

La crise pourrait donc aussi avoir ses bienfaits. « On constate une diminution du marché noir, explique William Simoncelli, directeur de l’agence Carré Immobilier. Le marché est en train de s’assainir. » Difficile de prévoir quelle sera l’ampleur de la baisse. Aujourd’hui, si l’inquiétude domine parmi les professionnels du secteur, une chose est sûre : le vent de folie immobilière qui avait emporté le Maroc ces dernières années est en train de se calmer. L’époque où l’on vendait n’importe quoi à n’importe quel prix semble définitivement révolue.

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