Assises nationales : et après ?

« Tout peut changer, mais rien ne changera sans l’effort des volontés de tous ceux dont le destin est en cause. Notre destin n’est inscrit dans aucune fatalité. » C’est sur cette note optimiste que le président des Assises nationales Amadou Mahtar Mbow a bouclé la boucle, le 24 mai dernier à Dakar.

cecile sow

Publié le 2 juin 2009 Lecture : 1 minute.

Près d’un an après le lancement de ces « consultations citoyennes » initiées par l’opposition et auxquelles beaucoup ne croyaient pas, les participants (plus de 140 organisations de la société civile, partis politiques, personnalités diverses) sont parvenus à élaborer un rapport de synthèse d’une cinquantaine de pages décrivant les maux dont souffre le Sénégal et une « Charte de la gouvernance démocratique » posant les bases d’un développement durable. Finalement, ni les tentatives d’intimidation ou de corruption ni les propos discourtois tenus à l’encontre de l’ancien directeur général de l’Unesco et de personnalités impliquées dans le processus n’ont réussi à neutraliser le projet.

Le Sénégal dispose désormais d’un état des lieux complet de sa situation politique et socio-économique, dont la particularité est d’avoir été réalisé après des échanges avec la population sur tout le territoire et même à l’étranger (France, États-Unis et Canada). Les conclusions ne sont donc pas sorties de « l’imagination d’experts dont certains, sinon la plupart, ignorent les réalités profondes du pays », défend Mbow.

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Des atteintes aux droits humains à la boulimie foncière en passant par la corruption et l’absence de politique agricole efficace, tout ou presque se trouve dans le rapport, qui, selon le porte-parole du gouvernement, Moustapha Mamba Guirassy, « ne sera pas un objet de polé­miques. L’État ne peut pas être indifférent aux contributions qui vont dans le sens de l’amélioration du bien-être des Sénégalais. » En tout cas, pour la classe politique, notamment l’opposition, ce rapport constitue sans doute le référentiel des actions à venir. Lancées le 1er juin 2008, les Assises nationales, grande première au Sénégal, avaient comme objectif principal de trouver une solution « consensuelle, globale, efficace et durable à la crise » au moment où le dialogue politique était quasi inexistant. Elles ont coûté 109 millions de F CFA. Sur ce montant, 75 % des fonds sont venus des contributions individuelles.

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