Le Gabon sans lui

Depuis le 6 mai, date à laquelle le chef de l’État a suspendu ses fonctions pour se faire soigner à Barcelone, Libreville apprend à vivre cette absence. Dans le calme, mais non sans une certaine inquiétude quant à l’avenir.

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Publié le 1 juin 2009 Lecture : 13 minutes.

Par François Soudan, Georges Dougueli et Jean-Dominique Geslin

Secret d’État. Pour les très proches du président Omar Bongo Ondimba, à commencer par sa fille Pascaline, qui montent autour du patient une garde vigilante et filtrent ses très rares communications téléphoniques, les bulletins de santé du premier des Gabonais relèvent du domaine réservé le plus strict. Même mutisme du côté de la direction de la clinique Quirón, place Alfonso-Comin, à Barcelone. Un établissement réputé, jusqu’ici connu pour soigner les joueurs de foot du Barça, mais aussi pour abriter le meilleur service de chirurgie intestinale d’Espagne, là où Omar Bongo Ondimba était toujours hospitalisé au cours de la dernière semaine de mai. Depuis près d’un mois, le Gabon vit au rythme des rumeurs les plus folles, maladroitement gérées par une communication officielle qui oscille entre la méthode Coué et la dénonciation d’obscurs complots de déstabilisation. Le malaise amplifié par la brève hospitalisation concomitante, à Neuilly cette fois, d’Ali Bongo, ministre de la Défense et fils du doyen des chefs d’État africains, était tel que l’entourage du président a un moment envisagé de le rapatrier plus tôt que prévu au Gabon. Une date a été fixée pour ce retour : le 28 mai, ainsi qu’un lieu de repos pour que le chef aille y terminer sa convalescence : Franceville. Le protocole a commencé à boucler les valises. Mais les médecins espagnols, pour qui le patient est encore trop fragilisé, autant – si ce n’est plus – par les soins intensifs qui lui sont prodigués que par ce dont il souffre réellement, s’y sont fermement opposés. Seule Pascaline est rentrée ce jour-là à Libreville, avant de repartir pour Barcelone. Il va donc falloir patienter.

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Jusqu’à quand ? À l’évidence, un scénario à la « Abdelaziz Bouteflika », le président algérien donné pour mourant lors de son hospitalisation d’urgence à Paris fin 2005 et toujours bon pied bon œil deux ans et demi plus tard, est encore envisageable. « Il y a dix ans, Bouteflika n’aurait pas survécu », avait alors confié Jacques Chirac, histoire de suggérer que la médecine fait chaque jour des progrès et parfois des miracles. Dans cette hypothèse, que l’on souhaite probable, Omar Bongo Ondimba, qui a frôlé le pire lors de son évacuation début mai, pourrait regagner Libreville à tout moment. En attendant, dans un pays où l’on use et abuse du registre des épanchements filiaux, les « enfants » n’ont pas d’autre choix que d’apprendre à vivre sans « papa ».

Qui gouverne à Libreville ?

« L’absence du chef de l’État n’empêche pas le gouvernement de gouverner. » Répétée comme une antienne, la formule revient dans la bouche de la plupart des dirigeants gabonais. Même si chacun reconnaît, à mots couverts, que leurs activités se limitent à expédier les affaires courantes… Difficile de travailler sans l’ombre tutélaire qui plane sur eux depuis près de quarante-deux ans. Néanmoins, les apparences sont sauves. Sur le plan constitutionnel d’abord. Prenant le contre-pied des médias internationaux, le Premier ministre, Jean Eyeghe Ndong, est monté au créneau pour annoncer qu’il n’y avait pas de vacance du pouvoir au Gabon. Et que si cela survenait, cette vacance éventuelle ne pouvait être constatée que par la Cour constitutionnelle, par le gouvernement ou par le Parlement.

Personnage plutôt discret, le chef du gouvernement doit donc intervenir de plus en plus fréquemment, épaulant le tout aussi effacé Didjob Divungi Di Ndinge, chargé de représenter le président Bongo Ondimba durant son absence. Le vice-président de la République, dont le rôle constitutionnel est extrêmement limité, s’est ainsi vu confier la présidence du Conseil des ministres le 7 mai dernier, sur habilitation expresse du président de la République, qui aurait approuvé lui-même cet ordre du jour. « Cette procédure n’a rien d’exceptionnel, explique un conseiller du Palais du bord de mer. Le vice-président a déjà assumé l’intérim du “boss” alors que celui-ci était en voyage à l’étranger. De la même manière, Divungi s’est rendu à l’investiture du président sud-africain, Jacob Zuma, le 9 mai à la place du chef de l’État, tout comme il l’avait représenté à l’assemblée générale de l’ONU en septembre dernier. Sans qu’on en fasse toute une affaire. »

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Dès que le mot « vacance » a été lancé, les regards se sont tournés vers Rose Rogombé, sénatrice du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), élue le 16 février dernier à la présidence de la Chambre haute. Mais cette magistrate de 66 ans ne devrait assumer l’intérim du chef de l’État qu’au cas où ce dernier s’avérait dans l’incapacité définitive d’assumer ses fonctions. Elle aurait alors trois mois pour organiser une nouvelle élection présidentielle. Mais à Libreville, on assure qu’un tel scénario n’est pas à l’ordre du jour. C’est pourquoi Divungi se retrouve en première ligne.

Nommé en mai 1997, le vice-président de la République ne dispose d’aucun pouvoir effectif. Sa désignation relève des dosages ethno-politico-régionaux dont Omar Bongo Ondimba a le secret. Originaire d’Alombié, près de Port-Gentil, Divungi est le leader de l’Alliance démocratique et républicaine (Adere) et le représentant de la communauté punue à la tête de l’État. Il draine vers la mouvance présidentielle les électeurs du Sud-Ouest, un moment tentés de rallier l’opposition radicale, incarnée par l’Union du peuple gabonais (UPG) de Pierre Mamboundou. Mais sa capacité de rassemblement va au-delà des clivages traditionnels, qu’ils soient ethniques ou politiques. Divungi est en effet proche du Centre d’évangélisation Béthanie, que dirige l’un de ses parents, le pasteur Michel-Francis Mbadinga. Béthanie est l’une des principales Églises évangéliques (de réveil) du Gabon. Et même si le vice-président reste discret sur ses liens avec elle, il ne fait de doute pour personne qu’il est lui-même « frère en Christ ».

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Si Béthanie est l’une des toutes premières Églises de réveil apparues dans le pays, elle est aussi l’une des plus connues. Le Centre d’évangélisation Béthanie se présente comme « un mouvement prophétique suscité par Dieu qui a pour vocation la proclamation de l’Évangile pour susciter un nouveau réveil » tout en favorisant « l’émergence d’une nouvelle génération de leaders, capable d’entendre la voix de Dieu ». Il est vrai que son influence n’est pas négligeable. Et pour les caciques du PDG, il est évident que c’est plus sa foi en Béthanie que le poids de son parti politique qui a permis à Divungi d’hériter d’un poste au sommet de l’État.

Cela dit, son pouvoir de décision demeure très limité. Et l’État continue de fonctionner avec les hommes du président. Depuis Barcelone où ils accompagnent Omar Bongo Ondimba, Michel Essonghe, haut représentant personnel du chef de l’État, et Jean-Pierre Lemboumba, coordinateur des activités présidentielles, maintiennent un contact permanent avec le Palais du bord de mer, où veille Mamadou Diop, l’omniscient secrétaire général de la présidence gabonaise, qui fait le lien avec le gouvernement et son chef, Jean Eyeghe Ndong. Selon Faustin Boukoubi, secrétaire général du PDG, « pendant son absence, Omar Bongo Ondimba suit comme à l’accoutumée la vie de la nation et reste avisé des affaires les plus importantes ». Bref, les rouages sont bien huilés, la chaîne de décision fonctionne, les conseils interministériels se tiennent… mais les grandes décisions sont reportées à des jours meilleurs.

Selon les exégètes de la politique librevilloise, ministres et cadres du PDG multiplient les réunions pour répondre à l’urgence de la situation. Pour les principales figures du régime, la priorité est d’assurer la continuité de l’État et de maintenir un climat de sérénité, seul susceptible de protéger le président.

Tandis que la directrice de cabinet, Pascaline Bongo Ondimba, se pose en ultime check point avant le chevet du chef de l’État, son compagnon, le ministre des Affaires étrangères Paul Toungui, parcourt des milliers de kilomètres en avion, et rassure ses interlocuteurs. Membre de la délégation gabonaise qui a séjourné à New York les 18 et 19 mai dans le cadre de la médiation associant le Gabon et la Guinée équatoriale à propos de l’île de Mbanié, il a dû également gérer la sortie du ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Ángel Moratinos sur l’état de santé d’Omar Bongo (voir encadré).

Pour le premier cercle des fidèles, dont une partie a pris ses quartiers dans la capitale de la Catalogne (on y trouve des membres de la famille, mais aussi des officiels comme la ministre de la Famille, Angélique Ngoma), il n’est pas question de laisser « fuiter » des informations qui seraient de nature à « provoquer la panique et déstabiliser le pays ». Mais la santé du boss n’est pas le seul sujet à nourrir les conversations. Admis à l’hôpital américain de Neuilly, officiellement pour y faire un bilan de santé le 23 mai, le ministre de la Défense Ali Bongo Ondimba a finalement regagné Libreville le 27 mai par un vol d’Afrijet, en compagnie de sa mère, Patience Dabany. Celui dont les faits et gestes sont désormais scrutés et interprétés à l’aune d’une éventuelle succession dynastique a pu mesurer à quel point il suscitait fantasmes et curiosité. Tout comme les autres poids lourds du gouvernement.

Qu’en pensent les Gabonais ?

Dans les matitis, les quartiers populaires de Libreville, la santé du chef alimente bien sûr les conversations. « Omar Bongo a toujours géré le Gabon en bon père de famille. Il est normal que ses “enfants” soient déboussolés », explique Ngoyo Moussavou, qui préside le groupe parlementaire PDG au Sénat. Dans les états-majors de partis politiques, l’heure est à l’apaisement et à la dignité. Dans une intervention solennelle, le secrétaire général du parti présidentiel a demandé à ses militants et à tous ses compatriotes « de rester vigilants face aux manœuvres d’intoxication et de déstabilisation ». Tout en rappelant que la prochaine élection présidentielle n’aura lieu qu’en 2012 : « Ceux qui aspirent à cette fonction n’ont qu’à se préparer en conséquence au lieu de s’agiter inutilement », a conclu Faustin Boukoubi.

Curieusement, les opposants les plus radicaux n’ont pas pris prétexte de cette conjoncture politique particulière pour monter au front. Bien au contraire, c’est l’union sacrée autour du boss.

Intervenant à la télévision, Pierre Mamboundou, le leader de l’Union du peuple gabonais (UPG), a « encouragé le chef de l’État à se soigner et à ne pas trop prêter attention à ce qui se dit parce que les Gabonais ont besoin qu’il revienne ici en excellente santé ». Rappelant que le président avait subi un deuil, il a expliqué que les Gabonais sont des Bantous, et que, « quand quelqu’un perd un être cher, il y a nécessité de serrer les liens autour de lui et de le réconforter. Vous constaterez que l’opposition gabonaise a tout à fait compris le message et a été conforme à la tradition bantoue. »

Même modération de la part du président de l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD), Zacharie Myboto, à la télévision nationale, qui n’a pas cherché à polémiquer : « La Constitution est très claire sur les problèmes de la vacance ou l’empêchement définitif. Et, en tant que défenseurs de l’État de droit, nous nous en tenons aux dispositions qui sont contenues dans la Constitution », a-t-il martelé, tout en souhaitant que le président se rétablisse et « qu’il revienne le plus rapidement possible au Gabon ». Une belle unanimité que certains veulent toutefois relativiser : « Il faut faire la part des choses entre ce que déclarent les uns et les autres, et leurs intentions réelles, estime un spécialiste du marigot politique gabonais. Mais personne n’osera briser le consensus général en période de crise. Chacun sait que le premier qui dégainera sera aussitôt la cible de tous ses adversaires. Au risque de recevoir une balle dans le dos.

Sur le plan social aussi, c’est l’apaisement qui prime. Un accord pour une « accalmie sociale » de trente mois au Gabon a été signé le 27 mai par le gouvernement, les employeurs et des syndicats, décrétant une sorte de trêve entre les partenaires sociaux. Le texte n’a cependant pas été paraphé par la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) et le Syndicat national des enseignants du supérieur et chercheurs (Snec), les deux plus importantes organisations dans le secteur de l’éducation, actuellement en grève. Si le mouvement enseignant est assez largement suivi, il pose toutefois une question majeure. « La coutume veut que tous les conflits se règlent in fine dans le bureau du président, explique un haut fonctionnaire. Malgré les négociations avec l’administration de tutelle ou avec le Premier ministre, les sorties de crise se négocient toujours au Palais du bord de mer. Mais en l’absence du boss, les gens ne savent plus vraiment vers qui se tourner. »

Bref, la seule note discordante est venue de l’étranger, les autorités se plaignant « d’acharnement médiatique particulièrement indécent et savamment entretenu pour semer le trouble dans l’esprit du peuple gabonais à des fins déstabilisatrices ». Dans le collimateur du Conseil national de la communication (CNC), les médias français et leur couverture de l’hospitalisation du président. En première ligne figurent les chaînes relayées par Canal Sat que sont France 24, LCI, iTélé et Radio France Internationale. Signe de ces tensions, le 27 mai, deux journalistes de France 24 arrivés à Libreville quarante-huit heures plus tôt ont été renvoyés vers le Congo sans même avoir pu quitter la zone internationale de l’aéroport Léon-Mba. Détenteurs d’un visa de tourisme, ils ne possédaient pas d’autorisation écrite du ministère de la Communication leur permettant de travailler au Gabon. Deux publications gabonaises ont également été suspendues, coupables de relayer la presse étrangère « devenant ainsi des supports locaux de désinformation et d’intoxication ». Le journal satirique Le Nganga a notamment publié un article intitulé « Sur le chemin de la succession, les dauphins à visage découvert ».

Que font les voisins ?

Dans les capitales voisines, on tente de s’informer de l’état de santé du doyen des chefs d’État de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). Même si aucune réaction officielle n’a été enregistrée, la situation intérieure du Gabon est scrutée avec beaucoup de vigilance de Brazzaville à N’Djamena. Parce qu’il est l’un des pays phares de la zone, mais aussi parce que sa stabilité a contribué à équilibrer une sous-région secouée par des conflits internes à l’instar de celui qui déchire la Centrafrique. Orphelin du médiateur Omar Bongo Ondimba, Bangui se tient à l’écoute. Le dialogue politique entre les parties en conflit a tourné court. Les combats ont repris et opposent l’armée nationale aux hommes du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) d’Abdoulaye Miskine, tandis qu’un drame humanitaire menace les populations fuyant les violences. L’absence du président gabonais pourrait compromettre le processus de paix, qui était censé conduire à l’élection présidentielle de 2010.

À Yaoundé, on n’est pas moins attentif. Des rumeurs évoquant les visites discrètes de prétendants en quête de soutiens pour accéder au Palais du bord de mer circulent. « C’est faux. Par tempérament, le président Biya ne reçoit ni les opposants ni les prétendants pressés. Ils ne sont pas les bienvenus à Etoudi », dément un conseiller du Palais. Si Ali Bongo était à Yaoundé le 6 mai, c’était pour signer un accord sur la sécurité maritime dans le golfe de Guinée. Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale et São Tomé se sont engagés à mettre en commun leurs moyens humains et matériels pour lutter contre l’insécurité maritime.

Mais l’espace maritime peut aussi être source de tensions. À cet égard, l’absence du boss ne contribue pas à assouplir les relations avec Malabo. Principale pomme de discorde entre les deux pays, la question de Mbanié, îlot du golfe de Guinée convoité pour ses éventuelles richesses pétrolières. Actuellement sous souveraineté gabonaise, ce banc de sable est revendiqué par la Guinée équatoriale. Les représentants des autorités équato-guinéennes et gabonaises se sont encore rencontrés les 18 et 19 mai au siège de l’ONU, à New York, pour un nouveau round de négociations. Mais après une année de palabres sous la houlette du médiateur helvétique Nicolas Michel, le dossier semble bloqué. Les protagonistes, qui souhaitent le transmettre à la Cour internationale de justice, ne sont d’accord ni sur la nature du litige ni sur la procédure à suivre pour le régler. Bref, les échanges n’ont pas été franchement cordiaux et l’un des participants craint que cette affaire ne constitue tôt ou tard « une réelle menace pour la paix et la sécurité dans la sous-région ». Alors que le président Bongo a toujours prêché la modération sur le dossier de Mbanié, son éloignement des dossiers diplomatiques pourrait en effet conduire à une radicalisation des positions des uns et des autres.

Comment réagissent les occidentaux ?

« Au cours de la semaine qui a suivi l’annonce du retrait provisoire du président, il y a eu un flottement. Le business tournait au ralenti », raconte un cadre commercial français d’une multinationale implantée à Libreville. Dans un pays aussi centralisé que l’est le Gabon, la présidence est le centre d’impulsion de l’activité économique. Ce retrait, aussi brutal qu’inédit, a été ressenti par les milieux d’affaires comme la secousse annonciatrice d’un séisme de forte magnitude. Mais, après coup, « les activités ont progressivement redémarré ». Ce qui n’empêche pas les expatriés travaillant au Gabon de se tenir en alerte. Principe de précaution oblige, les ambassades des Pays-Bas et des États-Unis ont réactualisé les fichiers de leurs ressortissants, donné des consignes de sécurité, vérifié les adresses et collecté les données susceptibles de faciliter une éventuelle évacuation d’urgence. Quant aux Français, qui constituent la communauté occidentale la plus ancienne et la plus nombreuse, « ils sont plus confiants car ils savent que les Gabonais sont peu portés sur la violence », se risque un restaurateur poitevin installé dans la capitale gabonaise depuis dix ans. Selon plusieurs cadres français en poste à travers le pays, aucune consigne de sécurité ne leur a été donnée. Pourtant, hasard du calendrier ou non, environ 300 hommes sont venus renforcer il y a quelques semaines les effectifs du 6e Bima, le Bataillon d’infanterie de la marine française basé à Libreville.

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