Tunis répond présent
« Nous ne pouvons refuser le retour d’un Tunisien dans son pays, c’est un droit garanti par la Constitution. » Béchir Tekkari, ministre de la Justice et des Droits de l’homme, le promet : si l’administration Obama le souhaite, la Tunisie est prête à accueillir sa dizaine de ressortissants actuellement détenus sur la base militaire américaine de Guantánamo. Et elle s’engage, dans cette hypothèse, à les juger « dans le respect de la présomption d’innocence ».
Cette annonce devrait être considérée avec intérêt par Washington, alors que le président Obama tente de sortir d’un véritable imbroglio pénal pour réintégrer les quelque 240 prisonniers de Guantánamo dans un cadre conforme aux principes généraux du droit international. S’il envisage de faire juger et, probablement, condamner quelques dizaines « d’ennemis combattants » – selon la terminologie des « néocons » de l’époque Bush – sur le territoire américain, Barack Obama doit aussi composer avec la fragilité, voire la vacuité juridique, des procédures concernant au moins une centaine de détenus.
Le transfèrement des prisonniers les moins impliqués vers leur pays d’origine ou vers des pays tiers est donc une solution qui retient son attention. Et une coopération étroite avec la Tunisie n’est pas exclue, même si, selon Béchir Tekkari, « aucun contact » bilatéral n’a encore été pris en ce sens.
À Tunis comme à Washington, on veut résolument tourner la page des années Bush, mais il faudra composer avec les organisations des droits de l’homme, qui, après avoir déjà dénoncé le scandale des « prisons volantes » (les interrogatoires délocalisés, dans des pays tiers, de suspects de Guantánamo), surveillent de très près tous les transfèrements.
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