Koweït : mesdames les députés

Quatre femmes sortent victorieuses des élections législatives du 17 mai. Une petite révolution !

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Publié le 26 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

Le pouce levé, Massouma al-Moubarak offre aux photographes un visage radieux. Elle est l’une des quatre femmes élues députées au Parlement koweïtien, le 17 mai. « C’est la preuve que rien n’est impossible », s’est-elle exclamée à l’annonce de ces résultats historiques. Le Koweït, qui s’est doté d’un Parlement dès 1963, deux ans après son indépendance, n’a accordé aux femmes le droit de vote et l’éligibilité qu’en 2005. Lors des scrutins législatifs de 2006 et de 2008, aucune candidate n’avait cependant été élue.

Les quatre députées ont deux dénominateurs communs : elles appartiennent au courant « libéral » (il n’existe pas de partis officiellement reconnus mais des obédiences) et ont été formées dans des universités américaines. La plus connue, la chiite Moubarak, a été la première femme ministre du Koweït. En 2006, elle se voit attribuer le portefeuille de la Communication, puis, en 2007, celui de la Santé. Salwa al-Jassar, professeure d’université, a été conseillère au bureau des Nations unies chargé du développement et directrice de programme au ministère de l’Éducation. Comme ses consœurs, elle milite depuis des années pour l’amélioration du statut de la femme. Roula Dashti a fait carrière dans le privé. Présidente du conseil d’administration de la société de consulting Faro, elle est aussi conseillère auprès de la Banque mondiale. Enfin, Asil al-Awadhi, arrivée deuxième sur les dix élus de sa circonscription, est docteure en philosophie politique et a fait partie d’Amnesty International.

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Les résultats des élections ont été un double camouflet pour les islamistes, qui s’étaient échinés, durant la campagne, à prouver que le vote des femmes était illicite. Le courant de l’Alliance islamique salafiste n’a en effet conservé que deux sièges sur quatre et celui du Mouvement constitutionnel islamique un siège sur trois. La surprise est venue des chiites, qui représentent un tiers de la population koweïtienne et dont le nombre d’élus est passé de 5 à 9.

Mais ces élections ne suffiront peut-être pas à mettre un terme aux crises politiques à répétition qui secouent le riche émirat depuis trois ans. En mars, le Parlement était dissous pour la troisième fois depuis 2006 en raison des relations extrêmement tendues entre les députés et le gouvernement. Trois des cinq parlementaires qui avaient demandé que le Premier ministre rende des comptes ont d’ailleurs été réélus. 

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