Fini les secrets entre la France et le Cameroun

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Publié le 25 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

De la visite du Premier ministre français François Fillon au Cameroun, du 20 au 23 mai, prolongée par une escale nigériane d’une journée, on retiendra surtout la signature d’un nouvel accord dit « partenariat de défense ». Ce texte – le deuxième du genre après celui qui a été signé avec le Togo le 13 mars – résulte d’un recentrage et d’une adaptation des accords conclus en 1974 entre la France et le Cameroun, dont un volet, aussi secret que controversé, ouvrait la voie à une intervention de l’armée française en cas de troubles internes.

Désormais, a promis François Fillon, dans cette nouvelle relation « débarrassée des scories du passé », il n’y aura plus d’ingérence de la France dans les affaires intérieures des pays africains. Plus question, par conséquent, de clauses secrètes. Le texte sera entièrement rendu public. « La transparence, c’est la meilleure garantie pour des relations solides et durables, le meilleur antidote aux fantasmes et aux incompréhensions », avait argumenté Nicolas Sarkozy lors de son discours du Cap, en Afrique du Sud, le 28 février 2008.

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Reste qu’à l’heure des comptes on constate que les deux pays n’ont eu que très peu recours aux mécanismes d’intervention militaire prévus par les anciens accords. La dernière intervention française remonte au 17 février 1996. Lors de l’opération Aramis, dans la presqu’île de Bakassi, alors disputée par le Nigeria, soixante-huit conseillers militaires avaient apporté une aide au commandement, au soutien logistique, au renseignement, à l’instruction opérationnelle et à l’évacuation sanitaire.

Désormais, selon la nouvelle politique en vigueur à Paris, la France n’engagera d’éventuelles opérations extérieures que lorsqu’elles se révéleront « strictement nécessaires », dans « les conditions les plus sécurisées possibles » et « là où les enjeux humanitaires et stratégiques sont décisifs », a déclaré le chef du gouvernement français le 28 janvier dernier à la tribune du Palais-Bourbon.

Par ailleurs, à la suite de François Fillon, Éric Besson, le ministre de l’Immigration, a signé avec le Cameroun un accord de « gestion concertée des flux migratoires », qui comprend un volet codéveloppement doté d’une enveloppe de 12 millions d’euros destinée à financer des projets de migrants de retour au pays. Une liste de soixante-six métiers est également ouverte aux ressortissants camerounais vivant en France.

Accueilli en lieu et place de Nicolas Sarkozy, qui était initialement attendu à Yaoundé, François Fillon s’est efforcé de dédramatiser ce changement de programme. Il a également annoncé la visite du chef de l’État camerounais à Paris, en juillet prochain, sans plus de précisions.

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