Yémen : avis de tempête séparatiste

Le pouvoir central fait face à une nouvelle poussée de fièvre sécessionniste dans les provinces méridionales.

Publié le 20 mai 2009 Lecture : 1 minute.

Un vent de sécession souffle de nouveau sur le pays du président Ali Abdallah Saleh. Réunifié en 1994 au terme d’une guerre civile meurtrière remportée par le clan nordiste (dirigé par l’actuel chef de l’État), le Yémen est le théâtre, depuis une quinzaine de jours, d’une nouvelle poussée de fièvre dans les provinces méridionales. Cette fronde populaire contre le régime central est emmenée par Al-Harak al-Janoubi (le Mouvement sudiste), un front regroupant une multitude d’organisations ayant pour dénominateur commun une volonté sécessionniste. Pour faire face à cette agitation, le gouvernement de Sanaa a décidé de déployer l’armée dans la région de Jawf et du Hadramaout. Mais, loin d’apaiser les tensions, la présence des militaires a été perçue par les populations locales comme une provocation du gouvernement, incarnation de « l’arrogance nordiste ». Résultat : les émeutes ont repris de plus belle et les édifices publics ont été incendiés dans la plupart des villes du Sud. Le 3 mai, à Dalea, à 270 km au sud de Sanaa, les heurts entre protestataires et forces de l’ordre ont fait un mort et une quinzaine de blessés.

L’Arabie saoudite redoute de voir son voisin se transformer en un second Afghanistan. Quant au département d’État américain, il évoque « sa crainte d’une “somalisation” du Yémen ». Washington et Riyad ont demandé à l’Égypte de mener une médiation entre Sanaa et les sécessionnistes. Et pour ne rien arranger, l’organisation d’Oussama Ben Laden est venue mettre son grain de sel. Nasser al-Wahichi, alias Abou Bassir, émir d’Al-Qaïda dans la péninsule Arabique, a apporté son soutien aux sécessionnistes yéménites, les appelant au djihad pour combattre le régime « impie » de Sanaa. Toutefois, il précise qu’il n’est pas question d’un retour du Parti socialiste, qui dirigeait le Yémen du Sud avant la réunification : « le salut passe par la charia ». Une extension de la vallée de Swat (au Pakistan, où a été adoptée la charia), en somme.

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