Divisions au CDP
« Un épiphénomène, rien de plus. » C’est le commentaire que Rock Marc Christian Kaboré, président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, au pouvoir), fait sur la démission, le 23 avril, de six membres du Bureau exécutif national.
Publié le 20 mai 2009 Lecture : 1 minute.
Pour lui, ces dissidents n’ont aucun poids politique. En outre, la décision de les exclure était déjà prise. Elle devait leur être notifiée lors du congrès de juillet prochain. Pierre Joseph Tapsoba, Oubkiri Marc Yao, Moussa Boly, Émile René Kaboré, Mathieu Ouédraogo et Amadé Taho ont donc pris les devants en claquant la porte. Ce divorce serait d’une importance mineure s’il ne concernait pas les anciens responsables de la CNPP-PSD (Convention nationale des patriotes progressistes-Parti social-démocrate). Ceux-ci avaient accepté de fusionner avec l’ancien parti d’obédience marxiste de Blaise Compaoré, l’ODP-MT (Organisation pour la démocratie et le progrès-Mouvement du travail), pour donner naissance au CDP, en 1996. Après treize ans de vie commune, ce départ met en exergue « les dérives » dénoncées par certains au sein du parti majoritaire. Ces dernières années, les anciens du CNPP-PSD n’ont pas ménagé leurs critiques, accusant le CDP de négliger les débats internes au profit d’une conduite « autoritaire » et « sectaire ». En guise de sanction, ces « refondateurs » ont été suspendus des structures dirigeantes le 14 juin 2008 pour « indiscipline ».
Faute d’avoir fait leur autocritique, comme cela leur a été de nouveau demandé le 20 mars dernier par le bureau politique, les conjurés ont préféré jeter l’éponge. Mais ils entendent poursuivre leur combat pour la « social-démocratie » au Burkina. L’occasion leur en est donnée avec la présidentielle de 2010. Vont-ils créer un nouveau parti avec d’autres déçus du CDP ? Ou vont-ils se rallier à une personnalité de premier plan ? Seule certitude : « Nous nous battrons pour la conquête du pouvoir et contre le CDP », conclut Pierre Tapsoba.
