Dadis doit convaincre

Le chef de la junte guinéenne affirme qu’il ne sera pas candidat à la présidentielle. Mais il ne semble pas pressé d’organiser des élections.

Publié le 20 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

Après avoir menacé le 15 avril d’« ôter l’uniforme » pour participer à l’élection présidentielle de décembre prochain, le chef de la junte a finalement assuré le 10 mai que ni lui, ni aucun membre du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), ni même le Premier ministre, Kabiné Komara, ne seraient candidat. Cette décision a évidemment été saluée par la communauté internationale et par les Forces vives, regroupant partis politiques guinéens, organisations de la société civile et syndicats. Mais cette déclaration ne donne aucune garantie quant au processus de transition.

Dans son discours du 14 janvier dernier, l’homme fort de Conakry s’était étendu sur son intention de mettre fin aux pratiques malsaines, comme la corruption, mais il ne semblait pas faire du retour à l’ordre constitutionnel l’une de ses priorités. D’ici à ce que Dadis – qui affirme être « l’otage d’hommes politiques pressés de prendre le pouvoir » et qui accuse ces derniers de l’avoir contraint à accepter un calendrier fixant les élections en 2009 – ne revienne sur ses propos…

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Le 5 mai, à l’issue de sa dernière réunion à Conakry, le Groupe international de contact (GIC) a par ailleurs insisté sur la nécessité de mettre effectivement en place le Conseil national de transition (CNT). Le projet d’ordonnance de création de cet organe a été publié le 27 avril, mais le texte n’a pas été approuvé par les Forces vives. Celles-ci veulent notamment un organe législatif autonome pouvant se substituer à l’Assemblée nationale, alors que le CNDD lui attribue un rôle purement consultatif et le place sous son autorité.

Les formations politiques exigent en outre une meilleure représentation. Dans le texte initial, sur 120 membres, seuls 15 sont issus de leurs rangs. Le 13 mai, les deux parties se sont rencontrées pour trouver un terrain d’entente, mais le secrétaire permanent du CNDD, le commandant Moussa Keïta, a rappelé que « le CNDD demeure l’organe suprême de la transition et que les partis ne peuvent pas être joueurs et arbitres ». Au train où vont les choses, il est peu probable que le calendrier électoral soit respecté. Et comme le recensement des électeurs, commencé en août 2008, a une énième fois été suspendu en avril faute de ressources, tous les doutes sont permis.

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