Un militaire « civilisé »

Publié le 20 mai 2009 Lecture : 1 minute.

Élu en novembre 1999 et réélu en décembre 2004, cet ancien colonel des Forces armées nigériennes (FAN) est né en 1938 dans la région de Diffa, dans le Niger oriental. Issu de l’ethnie minoritaire kanurie, ce fils de cultivateur quitte la terre ingrate des bords du lac Tchad pour embrasser une carrière militaire dès l’âge de 18 ans. Après une formation au Mali, à Madagascar et en Côte d’Ivoire, il dirige quelques unités des FAN à partir de 1963. En avril 1974, il participe au putsch contre le président Hamani Diori aux côtés du colonel Seyni Kountché et devient, en 1979, son ministre de l’Intérieur, puis ambassadeur à Lagos, au Nigeria. À la suite du décès de Kountché, il est rappelé à l’Intérieur et sera l’artisan de la répression des Touaregs lors des événements de Tchintabaraden, en 1991, qui fera une soixantaine de morts. Il « tombe » définitivement l’uniforme pour se consacrer exclusivement à la politique et à son parti, le MNSD-Nassara. Son retour à la vie civile n’est pourtant pas couronné de succès. Mamadou Tandja échoue à la présidentielle de 1993, puis à celle de 1996.

Opposant particulièrement actif, Tandja structure patiemment son parti, s’appuie sur un fidèle lieutenant, Hama Amadou, dont il fait son inamovible Premier ministre, quand il accède enfin, en novembre 1999, à la magistrature suprême. Du coup, le chef du gouvernement devient son dauphin putatif. Le ticket Tandja-Hama fonctionne à merveille. La stabilité politique revient, les partenaires du développement sont satisfaits et la vie parlementaire devient un modèle pour la région. Mais les ennuis débutent deux ans avant l’échéance de son deuxième mandat. En février 2007, une rébellion touarègue éclate dans le Nord. Dans la foulée, Hama Amadou est renversé par une motion de défiance au Parlement, plongeant le MNSD dans une grave crise politique.

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Avec son allure martiale, Mamadou Tandja faisait figure de sage dans la région. Ses velléités de renouveler son bail à la présidence en modifiant la Constitution après avoir déclaré qu’il ne le ferait pas risquent de brouiller quelque peu cette image.

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