Lettre au président Wade
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Les hommes politiques, pour le plus grand nombre, de gauche comme de droite, nous ont habitués jusqu’ici à d’inoubliables déceptions. Nous avons cru que le Sénégal était au plus bas, et que le sursaut ne pourrait provenir que du chaos. Mais c’est une leçon démocratique qui est venue du peuple, de ce peuple que l’on croyait soumis, mou, soporifique, capturé par sa foi et anesthésié. Avec les récentes élections locales, la lumière est venue. Et avec elle, une preuve de notre ancrage démocratique. Que le peuple sénégalais est admirable, patient et stupéfiant dans ses sursauts ! C’est lui qui a gagné, lui seul. Et je suis fier de lui. Depuis Senghor, nous gardons le cap. Puisse le président Abdoulaye Wade, c’est mon vœu, le garder, en quittant un jour sereinement ses fonctions.
Monsieur le Président : conquérir le pouvoir est plus aisé que le quitter. Alors ne laissez à personne le soin d’organiser votre sortie à votre place ! Le pouvoir est un temps dans la vie, pas toute la vie. En vous portant au pouvoir, les Sénégalais aspiraient au changement et au bien-être social. Leur déception sociale, économique, morale est proportionnelle à ce qu’était leur attente. Les pauvres et les démunis se comptent aujourd’hui par millions. Et il n’est plus possible de soigner par l’illusion ce que l’aspirine peut guérir. Il faut désormais s’éloigner du régime des passions partisanes auquel le champ du politique est le plus souvent réduit.
Amadou Lamine Sall, poète, Dakar, Sénégal
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