Courrier des lecteurs

Publié le 19 mai 2009 Lecture : 4 minutes.

Pas d’héritage en politique

– Je suis un lecteur fidèle de Béchir Ben Yahmed depuis 1990, quand j’étais en classe de sixième… Ses analyses des situations politiques à travers le monde et le continent africain en particulier ont suscité en moi l’envie de faire de la politique dans mon pays, la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, le débat se porte sur Karim Wade, nommé au Sénégal ministre d’État – presque un vice-Premier ministre –, ce qui suscite une vive polémique. Pour moi, Karim n’est pas un lecteur fidèle de J.A. : en politique, il ne doit pas y avoir d’héritage. Quand je regarde son parcours, il a fréquenté les grandes universités occidentales pour obtenir des diplômes de management. Or le management est différent de la politique. Un baccalauréat de lecture de J.A. serait plus salutaire s’il veut un jour remplacer valablement son père !

la suite après cette publicité

Ouattara Bema, Abidjan, Côte d’Ivoire

Paroles de dictateur

– La conférence contre le racisme dénommée Durban II, organisée sous l’égide de l’ONU à Genève, a été le cadre d’un véritable scandale provoqué par les déclarations du président iranien Ahmadinejad, qui a poussé des diplomates des pays occidentaux à quitter la salle. Je conviens que le dirigeant iranien n’est pas un modèle en matière démocratique et que son régime viole les droits humains fondamentaux. Mais son discours n’est pas totalement faux. Pourquoi l’Occident ne tolère-t-il pas que l’on dise certaines vérités sur l’État hébreu ? En se bornant à des condamnations formelles de la politique israélienne, les gouvernements occidentaux favorisent même les tensions israélo-arabes, tant leur parti pris pour Israël, pays aussi hors la loi qu’intouchable, est évident. Tant que la solution des deux États ne sera pas appliquée, des dirigeants aussi détestables qu’Ahmadinejad auront de beaux jours devant eux, car ils font leur fonds de commerce des injustices et des inégalités du monde. Les dictateurs ne disent pas que des mensonges !

Freddy Matundu Lengo, Mulhouse, France

la suite après cette publicité

Pour la petite entreprise agricole

– Seule la modernisation de l’exploitation agricole familiale peut nous assurer une sécurité alimentaire durable. Pour ce faire, il faut promouvoir des groupements d’intérêt économique et des coopératives rassemblant producteurs et agents d’encadrement technique et financier. Seules des entreprises privées de ce genre – comme celles qui se mettent en place dans le secteur du coton au Mali peuvent s’autofinancer et permettre le développement de l’agriculture, tout en répondant aux besoins des producteurs. Ceux-ci auront ainsi un accès facilité à des produits et services essentiels comme l’orientation et l’information, l’alphabétisation et la formation, les équipements et les intrants agricoles, mais aussi les études de faisabilité de microprojets débouchant sur des lignes de crédits, l’accompagnement administratif et commercial… Ce qui favorisera, à terme, un vrai « développement » !

la suite après cette publicité

Moussa Kané, Bamako, Mali

Hypocrisie de l’APD française

– L’évaluation réalisée par le Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pointe les nombreux dysfonctionnements de l’aide publique au développement (APD) de la France. La part de l’APD de la France aux pays les moins avancés (PMA) ne représente que 20 % de son aide bilatérale (qui représente 73 % du total de l’aide), contre 26 % pour la moyenne des pays du CAD de l’OCDE. En outre, en 2005-2006, l’« annulation de dettes » constitue à elle seule 41 % de l’aide bilatérale française pour des prêts essentiellement constitués d’emprunts du secteur privé ou de crédits à l’exportation. De plus, des sommes exorbitantes reçoivent des affectations en contradiction avec les règles de l’OCDE, comme le milliard de dollars attribués aux frais d’écolage des étudiants provenant de pays en développement. Le CAD craint qu’une partie des sommes enregistrées concerne des étudiants installés en France mais n’ayant pas, a priori, l’intention de retourner dans leur pays. Il y a aussi 376 millions de dollars affectés à des dépenses d’accueil pour des étrangers réfugiés et 524 millions correspondant à des dépenses d’organismes de recherche. Le CAD reproche par ailleurs à l’APD française une structure complexe et divisée, et la lourdeur de ses procédures, avec un défaut de stratégie globale à la clé. À l’opposé, le Royaume-Uni, la Suède et le Canada ont réussi à rassembler leur aide au développement en une seule entité. Bref, la coopération française nage dans un océan d’hypocrisie et d’inefficacité par rapport à ses buts affichés.

Guy Michel, Paris, France

Une crise hors de prix

– Fidèles abonnés à votre journal, nous avons été très intéressés par les excellentes informations publiées dans J.A. n° 2519 sur l’Afrique face à la crise mondiale, et notamment par l’article intitulé « Le vrai coût de la crise ». Malheureusement, les extraits publiés dans cet article ne concernent pas certains pays qui nous intéressent particulièrement, notamment le Burkina, le Mali et le Niger. Pouvons-nous y avoir accès ?

Alain Frouté, Cap Afrique, Villefranche-sur-Mer, France

Réponse :

Merci de votre fidélité. L’intégralité de ce rapport a été mise en ligne, dans ses deux versions (française et anglaise), par la BAD sur son site internet : www.afdb.org/fr/topics-sectors/topics/financial-crisis/g-20.

Précision

Contrairement à ce que nous avons écrit dans l’ensemble « Les 50 personnalités qui font le Cameroun » (J.A. n° 2520-2521), le cardinal Christian Tumi n’a pas été le fondateur de l’hebdomadaire L’Effort camerounais en 1955. Il était alors jeune séminariste. Que les lecteurs veuillent bien nous excuser pour cette erreur. Par ailleurs, les services du Premier ministre camerounais Ephraïm Inoni nous ont fait savoir que celui-ci était entré au gouvernement en 1988 comme secrétaire d’État aux Finances et non en 1992, comme nous l’avons mentionné dans cet ensemble. Dont acte. Précisons toutefois que le site officiel du gouvernement fait bien figurer 1992 comme première date d’entrée de M. Inoni au sein du gouvernement. Une réactualisation de ce site censé faire foi serait donc la bienvenue pour éviter que cette imprécision ne se reproduise.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires