Tunisie : Jamel Gamra, sur le pont

Le nouveau ministre du Tourisme a pour mission de sauver la saison. Sa récente visite à Paris rassurera-t-elle les vacanciers français ?

Cet ingénieur de 51 ans a été directeur de la Compagnie tunisienne de navigation. © Hichem

Cet ingénieur de 51 ans a été directeur de la Compagnie tunisienne de navigation. © Hichem

Julien_Clemencot

Publié le 30 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

« C’est la première fois qu’une délégation d’aussi haut niveau se déplace en France pour faire la promotion du pays », constatait Mohamed Belajouza, patron des hôteliers tunisiens, le 13 avril, lors de la visite à Paris du ministre du Tourisme, Jamel Gamra. Office de tourisme, Tunisair, Fédération des agences de voyages… Tout le secteur avait fait le déplacement pour tenter de « sauver la saison ». Entre le 1er janvier et le 20 mars, le nombre de touristes accueillis en Tunisie a reculé de 1,8 % par rapport à la même période en 2012, tandis que les recettes chutaient de 5,7 %. En tête des déserteurs, les vacanciers français (- 17 %) semblent plus marqués que d’autres par l’assassinat en février de l’opposant Chokri Belaïd.

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Cliquez sur l'imageDifficile dans ces conditions de retrouver le niveau de fréquentation de mise avant la révolution, même si l’exercice précédent, avec 6 millions de visiteurs (- 10 % par rapport à 2010), avait donné quelques espoirs. « Nous allons tenter de nous en rapprocher en réussissant la haute saison », essaie de rassurer le ministre. Une gageure pour ce nouveau venu en politique, ingénieur de 51 ans, spécialiste en transport maritime et en informatique, propriétaire de trois PME, qui, en 2012, avait mis de côté le secteur privé pour devenir directeur général de la Compagnie tunisienne de navigation (CTN). 

Priorités

Sa nomination au sein du gouvernement formé le 13 mars par Ali Larayedh, Jamel Gamra l’a apprise à la radio. « J’ai d’abord pensé que je n’avais pas encore terminé ma mission à la tête de la CTN, mais ensuite que c’était l’opportunité d’aider mon pays », explique-t-il. Conscient du peu de temps dont il dispose pour agir d’ici aux prochaines élections – prévues avant la fin de l’année -, le ministre a conservé l’équipe de son prédécesseur.

Face à ses interlocuteurs français, Jamel Gamra a martelé ses priorités : améliorer la qualité des prestations, assurer la sécurité des personnes et la propreté des sites touristiques. Exit à court terme le règlement du surendettement des hôtels : 80 établissements sur 800 seraient concernés. Quant à l’avenir : « J’ai trouvé l’étude du cabinet Roland Berger remise en 2010 bien faite. Avec quelques aménagements, elle peut servir de base pour refonder le secteur », estime le ministre, qui entend notamment introduire une vraie spécialisation des régions en fonction de leurs atouts et faire plus de place à la culture.

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