Les « réseaux » maintiennent la pression

Créées dans l’indifférence il y a quelques années, trois banques d’Afrique subsaharienne dominent désormais le paysage et entendent rester incontournables.

Publié le 19 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

Entre le premier et le plus récent classement des 200 banques de Jeune Afrique, séparé de dix ans, l’évolution au sein de la zone franc est marquée par l’avènement de groupes nommés Ecobank, BOA ou encore BGFI. Outre leurs très fortes progressions, ils ont en commun une stratégie régionale de conquête de marchés qui les a menés à déborder des frontières jusque vers l’Afrique de l’Est pour les deux premiers, créés au début des années 1980. Et, malgré la crise, leurs ambitions d’expansion sont intactes. Pour tous les trois.

Ouvrir 150 agences en 2009

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Ecobank achève ainsi l’année 2008 avec une forte progression, tant sur le plan des actifs (total de bilan en hausse de 26 %) que sur celui de l’activité (lire aussi p. 85). Après avoir mené une vaste et rapide offensive pour conquérir des territoires – il est aujourd’hui dans 27 pays –, le groupe donne désormais la priorité au développement de sa clientèle particulière. Le nombre de clients a progressé de 53 % entre 2007 et 2008, la politique d’expansion géographique n’étant pas étrangère à cette performance. En 2009, Ecobank entend notamment poursuivre l’ouverture d’agences au même rythme qu’en 2008 (610 aujourd’hui, contre 450 il y a un an).

Priorité aux particuliers

Même stratégie pour Bank of Africa (BOA), qui veut créer une soixantaine d’agences pour atteindre les 230 à la fin de 2009. Le groupe, qui est présent dans onze pays, n’a pas encore officiellement publié ses comptes mais il considère que « 2008 a été la meilleure année de [son] histoire » (voir J.A. n° 2512). Quoique avec moins de moyens qu’Ecobank, compte tenu de leurs tailles respectives, BOA affiche la même volonté d’investir le marché des particuliers : « Nous développons une offre et des services nouveaux, confirme Stéphane Carrer, le secrétaire général du groupe. L’objectif à moyen terme est d’être une grande banque en réseau, au sens européen du terme. »

Expansion géographique

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Côté BGFIBank, l’heure est plutôt à l’expansion géographique. Il est vrai que le groupe est de création plus récente : il est réellement né au tournant du siècle, année de son implantation au Congo-Brazzaville. Depuis, il affiche sans discontinuer des progressions annuelles à deux chiffres : hausse de 12 % du total de bilan, à 856 milliards de F CFA (1,8 milliard de dollars) en 2008, et de 10 % du produit net bancaire, à 87 milliards de F CFA. Henri Claude Oyima, son PDG, a fixé l’année dernière l’objectif de deux implantations à l’étranger par an d’ici à 2012. L’objectif devrait être atteint sans difficulté cette année, puisque BGFIBank a obtenu au début de 2009 l’agrément des autorités bancaires françaises pour ouvrir une filiale à Paris. Sur le continent, si le groupe affiche l’ambition de s’installer rapidement en Afrique de l’Ouest francophone, il semble, selon nos informations, que l’Angola sera sa prochaine destination.

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