Côte d’Ivoire : Michel Abrogoua recrute Jean Ping

Il a déjà investi dans Pétro Ivoire et Sipra. Pour attirer de nouvelles ressources à injecter dans des PME, le patron de Phoenix Capital Management a nommé un associé au nom prestigieux : Jean Ping.

Le financier ivoirien est passé par la BIAO (banque), IBM (informatique) et la SFI (groupe Banque mondiale). DR

Le financier ivoirien est passé par la BIAO (banque), IBM (informatique) et la SFI (groupe Banque mondiale). DR

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 30 avril 2013 Lecture : 3 minutes.

Au 17e étage de la tour BIAO, à Abidjan, Michel Abrogoua est aux premières loges. Face à lui, de l’autre côté de la rue, ouvriers et machines s’activent pour remettre en état ce qui a été pendant longtemps le centre névralgique de la Banque africaine de développement (BAD). Jusqu’en 2003, quelques milliers d’employés se rendaient chaque jour au siège de l’institution panafricaine, au coeur du quartier du Plateau. Mais c’était avant que l’ex-locomotive économique ouest-africaine s’enfonce dans la crise et que la BAD déménage à Tunis.

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 Aujourd’hui, Michel Abrogoua ne boude pas son plaisir. Ces travaux sont un peu le symbole du retour de la Côte d’Ivoire sur la scène internationale. Et si lui-même reste discret sur le sujet, la rumeur lui attribue un rôle de conseil dans le projet de réinstallation de la BAD à Abidjan. La mission, de première importance, s’ajouterait à plusieurs autres décrochées récemment. Phoenix Capital Management (PCM), la société de conseil qu’il a fondée en 2005 et dont il détient la majorité du capital, accompagne ainsi la primature ivoirienne dans le processus de privatisation et de réorganisation des banques publiques. Un immense chantier suivi de près par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). PCM conseille aussi trois opérations majeures dans le domaine énergétique. « Le conseil et la mobilisation de ressources pour les projets d’infrastructures sont des activités porteuses », estime Michel Abrogoua.

Cliquez sur l'imageLe financier ivoirien a fait ses débuts à la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (BIAO), avant de rejoindre le géant de l’informatique IBM. Mais c’est surtout à la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale) qu’il a tissé son réseau en Afrique subsaharienne francophone. À l’époque, il pilote notamment un investissement de l’institution dans ce qui n’est alors qu’une jeune banque ouest-africaine : Ecobank. Il restera par la suite de longues années au conseil d’administration du groupe, en devenant même vice-président en 2003. Entre-temps, le gestionnaire britannique Framlington le recrute pour s’occuper de l’un des tout premiers fonds d’investissement ouest-africains, baptisé Framlington West Africa Growth Fund. Michel Abrogoua fait naître quelque temps plus tard son petit frère dévolu à l’Afrique centrale. Mis en difficulté en Asie, Framlington vendra, quelques années après, ses deux fonds à Emerging Capital Partners, devenu l’une des principales structures de capital-investissement panafricaines.

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Accélérateur

Nous étudions trois dossiers d’investissement au Ghana et un autre au Burkina Faso.

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Michel Abrogoua revient aujourd’hui à ses premières amours : l’investissement dans les PME. Le fonds qu’il a mis sur pied, le West Africa Emerging Markets Growth Fund, a levé 25 millions de dollars (environ 19 millions d’euros) et devrait finaliser la levée de 25 millions supplémentaires d’ici à fin juin. Deux investissements ont été bouclés en 2012 dans des entreprises ivoiriennes : Pétro Ivoire (distribution d’essence et de gaz) et Sipra (aviculture). « D’autres devraient l’être bientôt, souligne Michel Abrogoua. Nous avons trois dossiers au Ghana et un au Burkina Faso. » Pour donner un coup d’accélérateur à cette activité, un spécialiste informatique, ancien collègue d’IBM, a rejoint l’équipe.

Le Gabonais Jean Ping, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine reconverti dans les affaires, vient quant à lui d’être nommé président de la société de gestion Phoenix Capital Partners. Il participera aussi au conseil de gestion du fonds. De quoi faciliter l’accès à des ressources supplémentaires. Avec cette nomination, Michel Abrogoua a réussi un beau coup stratégique. Un peu de bruit médiatique pour un banquier aussi influent que discret.

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