Le bal des prétendants

Publié le 19 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

Dakar serait devenu depuis quelques semaines le lieu de rendez-vous des patrons de compagnies aériennes, tous décidés à souffler sur les cendres d’Air Sénégal International (ASI) pour bâtir un nouveau projet. « Nous n’avons reçu aucune demande d’information précise », tempère un membre du conseil d’administration du pavillon sénégalais. Les déboires de la RAM avec l’État sénégalais auraient-ils refroidi les ardeurs d’éventuels prétendants ? En théorie du moins. Si l’ambassadeur d’Algérie s’est senti obligé de démentir, le 28 avril, tout attrait de la compagnie nationale algérienne pour ASI, Nabil Chettaoui, le patron de Tunisair, a passé une partie de la semaine du 4 mai à Dakar. Moins discret, le groupe Sahelian Air International, détenu par la société d’investissement britannique Atlantix, s’est officiellement porté candidat. Née en 2006, la jeune compagnie, qui possède un bureau à Dakar et dessert huit pays d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest, aurait pu se contenter d’applaudir la mort d’un concurrent. C’est tout le contraire. Dans un communiqué daté du 4 mai, Sahelian Air International s’est engagée à relancer ASI à condition de récupérer les parts détenues par la RAM pour un franc symbolique, que l’État lui cède 19 % du capital qu’il possède, qu’un moratoire sur les dettes d’ASI soit négocié sur dix ans et que la compagnie marocaine mette à sa disposition deux Boeing 737-700. Le prétendant assure que des banques africaines sont prêtes à le suivre. Toutefois, si une solution de reprise s’imposait, elle ne se concrétiserait peut-être pas forcément avec une compagnie ou des investisseurs ouvertement déclarés. Déjà présent dans le capital d’Air Burkina et d’Air Mali et sans réelles contraintes budgétaires ou de rentabilité, le Fonds Aga-Khan pourrait ainsi trouver un intérêt stratégique à s’implanter au Sénégal et tisser un peu plus sa toile au-dessus du ciel d’Afrique de l’Ouest. Autre acteur possible tapi dans l’ombre : Emirates. Son nom revient régulièrement depuis deux ans. Afin de ménager les relations et les intérêts entre les pays du Golfe et le Sénégal, la compagnie basée à Dubaï, très intéressée par l’ouverture prochaine du capital de la RAM, pèserait sur la compagnie marocaine pour qu’elle se débarrasse de sa filiale sénégalaise déficitaire avant la privatisation. 

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