Qui veut devenir président ?

Publié le 19 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

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Où va le Sénégal ?

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La vie politique sénégalaise est ainsi faite : les ambitions personnelles d’abord ! Le pays de la Teranga n’a pas l’apanage de ce travers, mais il faut bien avouer qu’il excelle dans cet art… Abdoulaye Wade à peine réélu, en février 2007, nos amis journalistes et politiciens n’avaient déjà qu’une idée en tête : l’échéance présidentielle de 2012 et l’identité du futur quatrième président de la République. Les desseins et les comportements des uns et des autres – au pouvoir comme dans l’opposition – ne s’inscrivent désormais plus que dans le cadre de ce jeu de l’oie complexe, où les alliés d’hier deviennent subitement adversaires et… inversement.

Rumeur, supputations et attaques personnelles, parfois nauséabondes, font florès dans la presse et sur les ondes. Untel serait corrompu, tel autre homosexuel… De bonne source, évidemment. Le niveau des débats ressemble à celui d’une émission de téléréalité de (très) mauvais goût. Une sorte de « Qui veut devenir président ? » à la sauce arachide frelatée, qui finit par lasser.

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D’un côté, Idrissa Seck, Karim Wade, Macky Sall : un trio élevé à la mamelle du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir), qui a travaillé main dans la main sous la tutelle de Gorgui (« le vieux », en wolof) avant de se déchirer. Les ambitions personnelles des uns et des autres ont pris le pas sur le reste. La famille libérale ne sait plus où elle en est ni où elle va… De l’autre, les rangs d’une opposition aux contours de plus en plus flous tant les allers-retours en son sein sont nombreux. L’objectif des élections locales du 22 mars a été rempli haut la main. L’union a fait la force mais qu’en sera-t-il demain ? À l’évidence, les alliances d’hier ne dureront qu’un temps et la course au fauteuil présidentiel devrait rapidement faire voler en éclats ce bel élan collectif censé illustrer une profonde volonté de changement.

Les Sénégalais, eux, observent et attendent. À force de compter les coups qui volent en tous sens, ils doivent être bien en peine de faire un choix. D’autant plus, hélas, que ce grand « pugilat » annoncé n’aborde que très rarement les questions de fond : comment répondre aux attentes d’une population confrontée à mille problèmes quotidiens, quelles solutions proposer pour affronter une crise internationale qui n’épargnera pas le Sénégal et quelles voies de développement pour un pays dont les atouts sont loin d’être pleinement utilisés ? Ceux qui veulent devenir président seraient bien inspirés d’y répondre.

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