Innocenté au bout de sept ans

Publié le 19 mai 2009 Lecture : 1 minute.

Lavé de tout soupçon par un arrêt de la Cour suprême des États-Unis daté de novembre 2008, Lakhdar Boumediene, 42 ans, incarcéré à Guantánamo depuis janvier 2002, devrait bientôt être libéré et accueilli en France. Né en 1967 à Aïn Soltane, dans la wilaya d’Aïn Defla, Boumediene a 20 ans quand il quitte l’Algérie. Après un séjour à Peshawar, au Pakistan, il transite par le Yémen, se fait recruter par le Croissant rouge émirati, qui l’envoie en Albanie, puis en Bosnie, au plus fort de la guerre des Balkans. Il s’installe à Sarajevo, y fonde une famille, prend la nationalité bosniaque et ouvre un garage de mécanicien. Soupçonné de préparer un attentat contre l’ambassade américaine en Bosnie, il est arrêté. La justice bosniaque l’innocente, mais le livre à la CIA, qui le transfère, en compagnie de cinq autres Algériens, à Guantánamo. Sept ans plus tard, un juge américain se rend compte que le dossier d’accusation est vide et le déclare libérable. Oui mais où ? L’Algérie est prête à l’accueillir, mais il redoute d’y être persécuté. La Bosnie l’a déchu de sa nationalité, dont, de toute manière, il ne veut plus. La France, où il a quelques attaches familiales, se propose de lui accorder un permis de séjour. Fin de cauchemar pour le mécano toujours en grève de la faim et alimenté contre sa volonté ? « Je ne prendrais mon premier repas qu’à la sortie de l’avion qui m’emmènera vers la liberté », a-t-il confié à son avocat américain commis d’office.

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