L’ONU et la France, entre prudence et confiance

Publié le 18 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

Il y a encore un mois, personne n’y croyait, ni à New York ni à Paris. « L’élan est brisé », regrettait un proche du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon. « Laurent Gbagbo et Guillaume Soro s’intéressent beaucoup plus à la réunification qu’aux élections. » Dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, même scepticisme. « Je ne crois pas aux élections en 2009. Le statu quo est trop confortable pour le président et le Premier ministre ivoiriens », glissait un conseiller du président français. Du coup, après l’annonce d’un premier tour de la présidentielle entre octobre et décembre 2009, beaucoup restent sur leurs gardes. Tel saint Thomas, ils veulent voir pour croire.

Pour montrer qu’il est très attentif au calendrier ivoirien, Nicolas Sarkozy a dépêché le 5 mai auprès de Laurent Gbagbo son secrétaire d’État à la coopération, Alain Joyandet. Comme avec tous les autres émissaires de Paris, le président ivoirien est apparu jovial. « Il est tellement content d’être débarrassé de Chirac qu’il reçoit tous les gens de Sarkozy à bras ouverts », s’amuse un diplomate en poste à Abidjan. Dès le début de l’entretien, Laurent Gbagbo a offert à son visiteur un petit cadeau : la libération du journaliste français Jean-Paul Ney, qui était incarcéré depuis janvier 2008 à Abidjan pour « attentat et complot contre l’autorité de l’État ». Surtout, devant son interlocuteur, le chef de l’État ivoirien s’est engagé sur deux échéances. Début juin, il compte signer le décret fixant la date du premier tour. Et cette fameuse élection pourrait se tenir… le 25 octobre.

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Toutefois, le même Laurent Gbagbo a expliqué à son hôte français que la question des « comzones » du nord du pays n’était toujours pas réglée et que les prétentions financières de ces ex-chefs rebelles étaient telles qu’il faudrait peut-être envisager la manière forte pour les convaincre de passer la main aux préfets. Depuis le début de l’année, le FPI (Front populaire ivoirien) affirme justement que le retrait des « comzones » est un préalable aux élections. Le président ivoirien va-t-il user de ce prétexte pour repousser une fois de plus la date du scrutin ? Beaucoup s’interrogent. D’autant que Laurent Gbagbo agite un autre chiffon rouge : la CEI (Commission électorale indépendante). Le 24 avril, lors d’un discours à la mine d’or de Bonikro, il a eu cette phrase : « Il me faut encore un mois ou deux pour regarder la CEI travailler et effacer les disparités. Et puis nous fixerons une date précise. » Tout est dit.

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