Quarante mille imams à l’école

Chantier discret mais historique lancé par Mohammed VI, « la réforme du champ religieux » suit son cours au Maroc. Dernière décision en date : « la mise à niveau » de quelque 40 000 imams que 1 500 oulémas (théologiens) aideront à parfaire leur connaissance du rite malékite.

Publié le 18 mai 2009 Lecture : 1 minute.

Ahmed Toufiq, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, a débloqué 15 millions d’euros pour financer cette formation, et 25 millions d’euros pour augmenter les salaires des imams.

Bien entendu, le roi, en sa qualité de Commandeur des croyants, pilote la réforme. Engagée en mai 2003, au lendemain des attentats de Casablanca (45 morts), elle vise, selon Mohammed VI, « à renforcer la sécurité spirituelle de la nation et à garantir la préservation de sa doctrine religieuse qui repose sur l’islam sunnite tolérant ».

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Mais au-delà des questions de formation ou d’ortho­doxie religieuse, le souverain n’hésite pas à intervenir avec fermeté quand il estime que certaines bornes sont dépassées. Il l’a montré dès 2002 en nommant Ahmed Toufiq, brillant universitaire, historien et romancier, à la place de l’inamovible, croyait-on, Abdelkebir Alaoui M’Daghri, écarté pour avoir trop longtemps fermé les yeux sur les dérives de plusieurs prêcheurs extrémistes.

La vigilance religieuse du roi explique aussi la brutale rupture des relations diplomatiques du Maroc avec l’Iran, en mars dernier. Pour justifier la fermeture de son ambassade à Téhéran, Rabat avait mis en cause « l’activisme avéré » de la République des mollahs « pour altérer les fondamentaux religieux du royaume et tenter de menacer l’unicité du culte musulman et du rite malékite sunnite ».

Cette décision est survenue alors que la presse évoque régulièrement la montée du prosélytisme chiite.

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