Jean-François Fiorina : « Un « hub » marocain pour l’Afrique
Patron de la troisième école de commerce française, il veut mettre en place un réseau d’échanges d’étudiants et d’équivalences de diplômes entre l’Afrique subsaharienne, le Maroc et la France.
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Jeune Afrique : Le Financial Times classe votre école 25e en Europe et 3e en France. Vos relations avec l’Afrique sont-elles prises en compte ?
Jean-François Fiorina : Nous avons beaucoup progressé grâce à notre vision internationale, et l’Afrique en est partie intégrante. Sur un plan économique, c’est un marché qui nous intéresse, car il y a encore une présence importante d’entreprises françaises, avec une approche nouvelle des ressources humaines. C’est-à-dire moins d’expatriés et plus de cadres locaux, tout en conservant de hauts standards de formation. Et nous considérons que le Maroc constitue une véritable porte d’entrée vers le continent.
Comment comptez-vous vous traiter avec l’Afrique depuis le Maroc ?
Nous avons un projet de plate-forme africaine, de constituer un véritable « hub » avec l’Esca de Casablanca. Nous allons « labelliser » un certain nombre d’écoles en Afrique subsaharienne francophone. Ce qui signifie que nous allons d’abord les identifier, entre une et trois par pays, dont nous allons examiner la qualité des cursus. Quand ces formations seront validées, nous proposerons à leurs étudiants des passerelles pour effectuer un master à Casablanca. Les diplômes seront reconnus par l’EM Grenoble, dont l’ESC fait partie, et par l’Esca.
Pas de relations en dehors du Maroc ?
Outre l’Esca et l’École supérieure de commerce de Marrakech, au Maroc, nous avons également une action d’ingénierie pédagogique en Tunisie avec les Instituts des hautes études commerciales (Ihec) de Sousse et de Sfax. Nous participons à l’élaboration de leurs programmes, à la formation des professeurs et nous assurons l’enseignement de certains modules.
Vous êtes l’un des responsables de la Conférence des grandes écoles françaises. Quel est l’intérêt d’une telle structure ?
C’est un outil de travail comme il n’en existe pas ailleurs, à ma connaissance. Elle regroupe plus de 200 formations : écoles d’ingénieurs, de commerce, d’agronomie ou militaires. Parmi les critères exigés, il faut notamment offrir un diplôme de niveau master (bac + 5), recruter ses étudiants sur concours et bénéficier d’un corps professoral permanent. L’objectif est d’échanger de bonnes pratiques et de réfléchir à l’avenir des écoles à travers un certain nombre de commissions.
À quoi sert la commission Maghreb, que vous présidez depuis un an ?
La réflexion sur l’international fait partie des priorités de la Conférence des grandes écoles. Il s’agit de réfléchir aux moyens de mutualiser, de fluidifier et d’assurer une certaine lisibilité aux opérations entre les écoles françaises et une région du monde. Au sein de la commission Maghreb, mon rôle est d’assurer une veille de tout ce qui se passe, d’organiser des voyages de prospection et d’assurer la circulation des informations entre la France et le Maghreb. Cette commission existe depuis la création de la Conférence des grandes écoles, en 1973, car c’est historiquement la zone géographique où les écoles françaises ont le plus de collaborations.
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