Le port de Pointe-Noire veut s’imposer en Afrique centrale

Le 30 avril, Bolloré Africa Logistics prendra officiellement les clés du terminal à conteneurs du Port autonome de Pointe-Noire (PAPN). En décembre dernier, associé à l’opérateur congolais Socotrans, le groupe français de logistique et de manutention portuaire a emporté le contrat de concession du PAPN pour vingt-sept ans, à l’issue d’un appel d’offres très disputé et encadré par les bailleurs de fonds.

Publié le 29 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

« Nous avons gagné parce que nous avions le projet le plus audacieux », se réjouit Dominique Lafont, directeur général de Bolloré Africa Logistics. Poursuivant son maillage du continent, Bolloré renforce un réseau qui comportait déjà, outre le port de Douala au Cameroun, celui d’Abidjan en Côte d’Ivoire, de Tema au Ghana, de Cotonou au Bénin et de Libreville au Gabon…

A terme, le port accueillera des navires de 7 000 conteneurs

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À Pointe-Noire, 570 millions d’euros (374 milliards de F CFA) seront investis sur toute la durée du contrat, dont 500 millions par le concessionnaire, 53 millions par l’Agence française de développement et le reste par la Banque de développement et des États d’Afrique centrale (BDEAC) et par des opérateurs nationaux en cours de sélection. Sont prévus l’achat de 48 portiques, des travaux de dragage, d’allongement des quais et l’aménagement d’une aire de stockage de 38 hectares. À terme, avec un tirant d’eau de près de 15 m, Pointe-Noire accueillera des navires d’une capacité de 7 000 conteneurs de 20 pieds (EVP), quand les autres ports africains sont adaptés à de plus petites capacités (1 000 à 4 000 VP).

« Nous voulons faire de Pointe-Noire la porte d’entrée de l’Afrique centrale », explique Dominique Lafont, qui mise à terme sur un trafic de 1,2 million de conteneurs par an. D’autant que les autres ports de la région ne présentent pas les mêmes avantages naturels. Douala est handicapé par son faible tirant d’eau, à cause de l’estuaire ensablé du Wouri. Construit sur l’estuaire du fleuve Congo, à 150 km de l’océan, Matadi (RD Congo) présente le même inconvénient. Port-Gentil (Gabon) est mal desservi en voies de communication terrestres, tandis que Cabinda (Angola) a lui aussi un trop faible tirant d’eau.

Attirer 20 % du trafic d’asie à destination de Douala

La montée en puissance de Pointe-Noire comme port de transbordement pourrait en outre profiter aux ports voisins, affirme le staff de Bolloré, en devenant le point de chute des navires trop lourds pour Douala, Luanda ou encore Matadi. En attirant 20 % du trafic en provenance d’Asie et à destination de Douala d’ici à 2010, Pointe-Noire « deviendra le principal facteur d’encouragement du trafic de l’Asie vers le port camerounais », prévoient les dirigeants du groupe français. Mais ils attendent de l’État congolais qu’il poursuive son programme de construction des routes pour ne pas fragiliser les « corridors » mis en place, nécessaires au désenclavement du sud du Gabon, de l’est du Cameroun et de la RD Congo, du nord de l’Angola et de la République centrafricaine à partir de la plate-forme portuaire congolaise.

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