Hamed Sow

Ancien ministre malien de l’Énergie, des Mines et de l’Eau, PDG d’Africa Mining Infrastructure Corp.

Publié le 28 avril 2009 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : Vous avez négocié à la fois avec l’Inde et la Chine. Qu’est-ce qui différencie leur approche du marché africain ?

Hamed Sow : La Chine a incontestablement plus de moyens que l’Inde et a mis en place, via la China Development Bank et la China Exim Bank, un dispositif national d’appui à la coopération, intitulé China-Africa Development Fund et voué à la coopération d’État à État, pour aider les entreprises chinoises en Afrique. Mais autant la Chine s’intéresse à la coopération entre États, avec de gros projets employant beaucoup de main-d’œuvre chinoise, autant l’Inde se focalise plus sur le commerce avec l’Afrique. Et, contrairement aux entreprises chinoises, les entreprises indiennes s’implantent généralement en partenariat avec des entreprises africaines. C’est également l’objectif affiché par les autorités dans tous les sommets ou rencontres Inde-Afrique depuis 2002.

la suite après cette publicité

Les entreprises indiennes font-elles réellement bénéficier les ­Africains de transferts de compétences ?

En tout cas, elles le clament haut et fort. Comme elles travaillent beaucoup en partenariat avec des PME africaines, par exemple au Sénégal pour l’assemblage des bus Tata, ou encore sur le projet d’interconnexion des réseaux électriques entre le Mali et la Côte d’Ivoire, c’est sûrement en partie vrai. Mais il faut rester prudent, car nous ne disposons pas encore d’assez de recul pour évaluer la réalité de tels transferts.

En tant qu’ancienne colonie européenne, l’Inde est-elle mieux à même de comprendre les enjeux du développement africain ?

Je ne pense pas. Pour l’Afrique, il n’y a pas opposition mais complémentarité entre les investissements des pays occidentaux, plus sensibles à la macroéconomie et aux secteurs sociaux, et ceux des pays émergents, dont les produits sont mieux adaptés au niveau de vie des Africains. Les Chinois et les Indiens, comme les Brésiliens, ont cependant l’avantage de savoir nouer des relations plus décontractées avec les Africains, contrairement à de nombreux Occidentaux…

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires