L’aérien et le fluvial dans la ligne de mire

Le pays est aussi vaste et riche en ressources que ses axes ferroviaires et routiers sont rares et chaotiques. Raison de plus, pour Kinshasa, de miser sur son port et son aéroport, afin de jouer son rôle de plate-forme régionale.

Publié le 28 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

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Kinshasa au-delà des clichés

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Depuis le bâtiment qui abrite la direction du port fluvial de Kinshasa, la vue est grandiose. Au loin, le roi des fleuves étale ses eaux bleutées dans l’immense Pool Malebo. En y regardant de plus près, le spectacle des grumes et des conteneurs attendant d’être enlevés, des bateaux rouillés et des vieux wagons à l’arrêt, est moins idyllique. À l’évidence, le port – un département de l’Office national des transports (Onatra) – n’est plus ce qu’il était. « L’activité fluviale a fortement baissé avec la chute de la Gécamines, des exportations agricoles et, aujourd’hui, du bois. L’Onatra ne dispose plus que de 100 barges et 15 pousseurs, contre respectivement 700 et 300 jadis », explique Ir Banguka, le directeur du département. Au fil des ans, la baisse du trafic et le manque d’entretien ont mis à mal les capacités de traitement du port. Sur les 16 grues existantes, 10 sont déclassées et une partie des quais est inaccessible, encombrée d’épaves. Tout est vieux : les magasins de stockage, les quais, les engins de manutention… Ce qui devient un problème, au moment où le trafic reprend avec de nouvelles marchandises – en particulier du matériel pour la reconstruction du pays.

Un programme de rénovation a été engagé avec le port de Bruxelles. Objectif : dégager les épaves, remettre en état les grues, acquérir de nouveaux engins de manutention, draguer le port et consolider les quais. Une nécessité. Point de rupture de charge – le train prenant le relais du fleuve Congo, qui n’est plus navigable en aval de la capitale –, le port de Kinshasa est capital pour le ravitaillement de la ville et d’autres provinces, ainsi que pour l’exportation des produits. Vu la faiblesse du réseau routier et la vétusté des infrastructures ferroviaires, la voie fluviale, qui bénéficie d’un vaste réseau de cours d’eau, reste un mode de transport clé pour le pays.

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C’est aussi le cas de l’aéroport international de Ndjili. Principal aéroport du pays, situé dans la commune de la Nsele, à 25 km à l’est de Kinshasa, il a accueilli 700 000 voyageurs et a vu son trafic fret augmenter de 14 % en 2008. Une performance, quand on connaît ses problèmes et sa mauvaise réputation : mauvais état de la piste, bâtiments vétustes et inadaptés au volume du trafic, manque de sécurité, aérogare voyageurs vieillissante et mal entretenue…

Un aéroport de classe internationale ?

À la suite du contrat signé, en septembre 2008, pour deux ans, entre la Régie des voies aériennes (RVA), qui gère les aéroports du pays, et Aéroports de Paris (ADP), les choses sont en train de changer. Parmi les actions engagées figurent la rénovation de la piste, la modernisation et la mise aux normes de l’aérogare (dont la superficie sera augmentée), ainsi que la réfection du centre médical et l’équipement du centre de formation. Des travaux d’un montant de 75 millions d’euros, qui seront financés, entre autres, par une redevance prélevée sur les billets d’avion. De quoi attirer de nouvelles compagnies aériennes et augmenter le chiffre d’affaires, qui s’élevait à 60 millions d’euros en 2008, soit 70 % du total des revenus de la RVA.

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