Chasse aux patrons

Conséquence de la crise mondiale et vieille tradition locale, la violence sociale prend un tour inquiétant.

Publié le 28 avril 2009 Lecture : 1 minute.

Ça dégénère. La France n’est évidemment pas la seule à souffrir des conséquences de la crise économique planétaire, avec son cortège de fermetures d’entreprises, de délocalisations et de licenciements en masse. Elle n’a pas davantage l’exclusivité des « patrons voyous » qui, leur gestion eût-elle été désastreuse, continuent sans sourciller de s’allouer de fastueuses rémunérations – parachutes dorés, stock-options et autres. Mais elle est, à ce jour, le seul pays où la réaction des salariés « humiliés », « désespérés », prend un tour aussi violent. Depuis le mois de mars, les séquestrations de dirigeants et de cadres d’entreprise, souvent accompagnées d’insultes et, parfois, de déprédations, se multiplient. On en recense au moins sept, le plus souvent dans des filiales de groupes internationaux : Continental à Clairoix, près de Compiègne, Caterpillar à Grenoble, Molex à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne)… Réminiscences de la Révolution française et de la Commune de Paris ? Ce n’est certes pas encore le Grand Soir qu’appelle de ses vœux un Olivier Besancenot, le trotskiste le plus médiatique du monde, mais ça commence à y ressembler. Vaguement.

Toujours friande des malheurs français – Ô de Gaulle ! Ô Bonaparte ! –, la presse anglo-saxonne s’en amuse et a trouvé un joli néologisme pour désigner ce qu’il faut bien appeler une chasse aux patrons : le « bossnapping », contraction de « boss » et de « kidnapping ».

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