« Au fait », un gratuit qui a la cote

Le premier quotidien francophone gratuit du royaume, qui vient de fêter ses deux ans, a atteint la régularité et la diffusion d’un titre national.

Publié le 28 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

En toute discrétion, le premier quotidien gratuit du Maroc vient de fêter ses deux ans. Au fait, qui a su se faire une place dans un paysage médiatique déjà très riche, signe encore une nouvelle exception marocaine. Il est le premier gratuit africain à avoir atteint la régularité et la diffusion d’un titre national. Crédible et professionnel, avec une maquette claire, rigoureuse et en quadrichromie, le journal est tiré chaque nuit à 50 000 exemplaires, avant d’être distribué au petit matin dans les gares, hôtels, restaurants, ou sur les grandes artères de Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech et Tanger.

Disposant d’un réseau autonome de soixante-dix porteurs et certifié par l’Office de justification de la diffusion (OJD), Au fait est la concrétisation d’un projet né à Montréal. Brahim Sedrati, 32 ans, directeur général, et son cousin Reda, 29 ans, directeur de la publication, tous deux diplômés en gestion et marketing, ont quitté le Canada en 2006 pour retourner au Maroc avec l’idée de « démocratiser l’accès à l’information ». Évaluée à l’aune des expériences « gratuites » déjà menées dans une trentaine de pays, cette start-up dispose d’une mise de fonds de 250 000 euros. « Je crois au papier qui vit avec son temps, assure Brahim à Jeune Afrique. Nous sommes dans les temps et nous tenons notre business plan », avant de préciser que l’équilibre, évalué à 2 millions d’euros annuels de recettes publicitaires, devrait être atteint en 2010.

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Intarissable sur « la gestion informatisée des flux de l’information », Brahim Sedrati estime par ailleurs contribuer à une « nouvelle approche du journalisme » au Maroc. Témoin de cet engagement, l’embauche de dix jeunes journalistes permanents qui, sans éditorialiser ou commenter, reformatent les dépêches d’agence. École de rigueur et d’humilité, ce travail de réécriture en français (« la langue du porte-monnaie au Maroc », selon Brahim) n’empêche pas une activité de reportage. « J’ai la conviction d’avoir intégré une rédaction très professionnelle », explique Ahmed El Mekkaoui, envoyé spécial à Fès, croisé sur place. La grille de rémunération des trente-deux salariés du journal (de 30 % à 50 % supérieure pour les journalistes à celle pratiquée dans la presse quotidienne payante) explique aussi l’attractivité du titre pour les jeunes diplômés.

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