Et un scandale de plus !

Le ministre de la Communication aurait déposé sur son compte personnel 130 millions de F CFA, reliquat de son budget pour couvrir la visite papale.

Publié le 28 avril 2009 Lecture : 1 minute.

« Je suis prêt à me présenter devant la justice », soupire Jean-Pierre Biyiti Bi Essam, ministre camerounais de la Communication. À la demande du président, Paul Biya, l’ancien journaliste entré au gouvernement en 2007 va devoir justifier de l’usage des fonds affectés par l’État à la couverture médiatique de la visite du pape Benoît XVI, en mars dernier. Hésitant à s’étendre sur le sujet, en raison de l’enquête judiciaire, Biyiti Bi Essam réfute les soupçons de détournement de deniers publics et dénonce une cabale.

L’affaire a commencé au lendemain du départ du pape, par des fuites distillées à petites doses dans les journaux. Saisie à la suite d’une dénonciation anonyme, l’Agence nationale des investigations financières (Anif) a établi qu’une somme de 130 millions de F CFA aurait transité par le compte personnel de Biyiti Bi Essam.

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Sur les 770 millions de F CFA (1,1 million d’euros) du « budget communication », 450 millions ont été octroyés à la Cameroon Radio Television (CRTV), 140 millions à l’opérateur de télécommunications Camtel, 40 millions à la société éditrice du quotidien Cameroon Tribune, 70 millions ont été consacrés à la location de quatre écrans géants à la société Iris Com-Gabon, etc.

Curiosité camerounaise, en lieu et place de chèques du Trésor, le ministère des Finances a dépêché des coursiers chargés de sacs garnis d’espèces sonnantes et trébuchantes. Selon le ministre, si la part qui revenait à son ministère s’est retrouvée dans son compte personnel, cela est dû au fait qu’il ne possède pas de coffre-fort dans son cabinet. Mais aussi parce que, depuis 2005, les ministères n’ont plus le droit d’ouvrir des comptes dans les banques commerciales.

À 60 ans, au bout d’une carrière sans histoires, l’ancien éditorialiste « biyaïste » va devoir convaincre de son innocence. Dans cette épreuve, il ne sera aidé ni par une presse privée avec laquelle il n’entretenait pas les meilleurs rapports, ni par ses collaborateurs, ligués contre lui depuis que des fuites ont révélé un projet de nominations controversé dans son ministère.

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