Les 50 personnalités qui font le Cameroun

Et pourtant, il avance… Si, vu d’ailleurs, le Cameroun ressemble souvent à un lion dompté et somnolent, ignoré des soubresauts de l’actualité et désespoir des politologues contraints de ressasser depuis un quart de siècle les mêmes analyses, le pays de Paul Biya et des 19 millions de Camerounais est aujourd’hui l’un des plus vivaces et des plus créatifs du continent.

Publié le 27 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

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Les 50 qui font le Cameroun

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Dans cette revue, forcément subjective, des cinquante femmes et hommes qui « font » le Cameroun de 2009, il ne sera pas question de celui qui, à 76 ans et après vingt-six années de présidence, demeure la tour de contrôle et le référent suprême d’une vie politique réglée sur son pouls de marathonien du pouvoir. Ni, par voie de conséquence, des secrets de la pérennité de son régime. Mais de celles et ceux qui, dans son ombre, parfois contre lui et souvent en dehors de lui, modèlent le « Cameroun de l’entre-deux » et font que ce pays posé entre Sahel et Afrique centrale continue de suivre, sous la houlette d’un commandant de bord à la fois invisible et omniprésent, son propre couloir aérien sans se préoccuper des autres.

La galerie de portraits que vous allez lire laisse apparaître une classe de responsables politiques souvent brillants, issue de cette « génération des longs crayons » arrivée aux affaires dans le sillage de Biya, à la fois nationaliste et élitiste, mais vieillissante et en voie de paralysie face à la perspective de la succession d’un chef qui demeure seul maître de leur bonheur et de leur malheur. Obsédée aussi, à quelques exceptions près, par le culte de la discrétion, du mimétisme et du conformisme – autant de vertus pour qui veut durer. On y voit à l’œuvre des entrepreneurs dynamiques, investisseurs, créateurs d’entreprises et d’emplois, sevrés de cette drogue qu’ont longtemps été pour eux l’État omnipotent et ses marchés – de plus en plus fictifs il est vrai –, pour lesquels il était d’usage de jouer des coudes. On s’aperçoit, surtout, qu’il existe désormais au Cameroun, plus que dans bien d’autres pays du continent, un vrai milieu associatif. Simple espace public où s’affrontaient des concurrents manipulés pendant les vingt premières années de l’ère Biya, la société civile est devenue une réalité puissante irriguant tous les domaines de la vie sociétale et suppléant souvent aux carences d’une administration nostalgique d’un tout-État révolu. Si le Cameroun, ce grand dormeur à demi réveillé, avance malgré tout et parfois donne l’exemple, c’est largement grâce à elle. Et ce n’est pas une mauvaise nouvelle.

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