Le retour de Cissé
Pour la douzième année consécutive, on est déjà sûr, hélas, qu’aucun film originaire d’Afrique n’obtiendra la Palme d’or au Festival de Cannes, le 24 mai. Sur les vingt longs-métrages en compétition, dont la liste a été communiquée le 24 avril, aucun n’est issu de ce continent, le seul à ne pas être représenté.
La sélection officielle fait pourtant à nouveau une place au cinéma africain, hors compétition. Une heureuse nouvelle après une année 2008 où aucun réalisateur au sud ou au nord du Sahara n’avait eu le droit, même dans ce cadre, de montrer une œuvre dans le prestigieux Palais des festivals.
Les organisateurs ont en effet invité le plus célèbre cinéaste du continent, Souleymane Cissé, à présenter lors d’une séance spéciale Min Ye (« Ce qu’on est », en bambara), qui évoque la vie compliquée d’un polygame dominé par sa deuxième épouse, à Bamako. Le retour, après plus d’une décennie d’absence, de celui qui obtint la consécration internationale à Cannes avec le prix du jury (pour Yeleen, en 1987) fera événement.
L’Afrique sera également présente, toujours hors compétition, dans la sélection Un certain regard, avec The Silent Army, présenté sous les couleurs de l’Ouganda, où réside son auteur d’origine néerlandaise, Jean Van De Velde.
Dans les sélections parallèles – la Semaine de la critique et la Quinzaine des réalisateurs –, l’Afrique aura pour seul représentant le cinéaste franco-algérien Nassim Amaouche. Déjà remarqué en 2004 avec son court-métrage De l’autre côté, il viendra présenter à la Semaine son premier long-métrage, Adieu Gary (entendez : Gary Cooper), qui a pour décor un site industriel sinistré de la vallée du Rhône.
Les deux régions du monde les mieux représentées cette année au Palais des festivals seront l’Europe et l’Asie, avec respectivement neuf et six films concourant pour la Palme d’or. Parmi les favoris pour la récompense suprême, des cinéastes déjà couronnés – Ken Loach, Quentin Tarantino, Jane Campion, Lars Von Trier – ou très connus – Pedro Almodóvar, Johnnie To, Marco Bellocchio, Alain Resnais, Ang Lee. Mais aussi quelques réalisateurs moins célèbres, comme le Philippin Brillante Mendoza, le Chinois Lou Ye ou les Français Gaspar Noé, Xavier Giannoli et Jacques Audiard (avec Un prophète, qui raconte la vie d’un chef de bande musulman dans une prison française). Sans oublier le Palestinien Elia Suleiman, qui avait fait sensation en 2002, avec Intervention divine, et compte récidiver cette année avec Le temps qui reste, qui retrace l’histoire de sa famille de 1948 à nos jours.
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