Amitié, projets, chantiers…

La présence du souverain, à la tête d’une importante délégation composée des princes Moulay Rachid et Moulay Ismaïl, de plusieurs ministres (Affaires étrangères, Finances, Infrastructures…), de Saïd el-Hadi, président de l’Agence spéciale Tanger Med (TMSA) et de Mustapha Bakkoury, directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), témoigne de la prépondérance du royaume dans plusieurs secteurs de l’économie équato-guinéenne. Au grand dam des pays concurrents. « Lors de sa visite officielle au Gabon, en 2007, Nicolas Sarkozy n’a même pas fait un crochet par Malabo. Le roi du Maroc est resté ici quatre jours », résume le directeur d’une filiale française.

L’offensive marocaine en direction du Gabon et de l’ancienne colonie espagnole ainsi que les liens privilégiés noués de longue date relèvent d’un même objectif : prendre appui dans le golfe de Guinée, riche en hydrocarbures, tout en faisant bénéficier ces pays de l’expertise marocaine dans des secteurs clés comme l’économie maritime, l’assainissement, l’agriculture ou le tourisme.

L’accord bilatéral sur la gestion du port de Malabo conclu le 18 avril en est l’illustration. Alors que Bolloré et Dubai Ports World (DPW) étaient sur les rangs, le marché a finalement été attribué à TMSA, qui récupère également la gestion du port de Bata, la deuxième ville du pays. TMSA devra doter ces ports de structures d’administration et de gestion modernes, à travers des programmes de formation, la création de douanes ou la gestion des contrats de concession avec les opérateurs privés.

Le souverain a également signé plusieurs accords financiers. Une caisse de dépôt pourrait être créée sur le modèle marocain, ainsi que plusieurs fonds destinés à soutenir l’activité immobilière et le tourisme. Coïncidence ? Le marocain Somagec, qui construit le port de Malabo, a été retenu, en février dernier, comme le maître d’œuvre du programme de mise en valeur touristique de l’île de Corisco. Ce chantier titanesque accouchera à l’horizon 2016 de l’un des com­plexes les plus luxueux de la sous-région.