Michel Sidibé

Directeur exécutif de l’Onusida

Publié le 27 avril 2009 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : L’annulation de la procédure judiciaire à l’encontre des neuf Sénégalais est-elle une surprise ?

Michel Sidibé : Non. Comme le président Abdoulaye Wade me l’avait promis, le droit a triomphé dans l’État de droit qu’est le Sénégal. Cette affaire a également montré la formidable mobilisation de la société sénégalaise en faveur du respect des droits humains. Elle montre, enfin, que la lutte contre le sida est porteuse d’un débat plus large sur les droits sociaux des minorités, en Afrique comme dans le reste du monde.

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Sur quelles bases ce débat doit-il avoir lieu ?

Toutes les discriminations légales existantes doivent être identifiées, pays par pays. Mais il faut avant tout briser le silence et mobiliser les leaders favorables à l’émergence d’un vrai débat sur les risques et les conséquences de ces discriminations, car celles-ci favorisent la propagation du VIH/sida.

N’y a-t-il pas un durcissement mondial au sujet du respect des droits des minorités sexuelles ?

Oui, et ce nouveau conservatisme me fait peur. On le sent en Afrique, mais aussi en Asie centrale, en Europe de l’Est, dans les Caraïbes… Et il ne concerne pas que les homosexuels, mais aussi les drogués ou les travailleurs du sexe. C’est notre rôle d’être la voix des sans-voix. D’autant que les minorités qui vivent cachées favorisent la propagation du VIH/sida. Nous devons dire à ceux qui ont peur des minorités que 43 % des transmissions du virus se font au sein de couples mariés qui, pour 60 % d’entre eux, sont « discordants » (un des deux époux n’est pas porteur de la maladie). Cette réalité, il faut savoir la regarder en face.

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